Origine et histoire
L'hôtel des Postes de Fontainebleau, anciennement désigné hôtel des Postes et Télégraphes, est un bâtiment de la fin du XIXe siècle qui abrite le bureau de poste principal de la ville. Il se trouve au croisement de la rue Denecourt et de la rue de la Chancellerie, dans le quartier du Centre, et un repère de nivellement près de la porte d'entrée indique une altitude de 78,305 mètres. Le projet de construction fut lancé à la suite d'échanges entre les autorités nationales et municipales, avec un décret signé par le président de la République et la remise prochaine du terrain annoncée par l'administration des Postes et Télégraphes. Une convention du 22 février 1893 confia à la ville la réalisation de l'édifice sur une parcelle du jardin de Diane, à l'angle de la place Dennecourt et de la Chancellerie, selon des plans et devis approuvés. L'architecte Jean Boussard fut chargé des plans et de la direction des travaux, le montant du devis fut fixé à 169 459 francs 31, et l'administration des Postes s'engagea à rembourser la dépense en quarante annuités ; la convention prévoyait également l'achèvement des travaux au 1er janvier 1894 au plus tard et le transfert de propriété à l'État à compter de la réception. Les travaux commencèrent le 28 août 1893 et le terrain, anciennement partie du jardin de Diane, fut dégagé fin août par l'abattage des arbres ; la terrasse et les fondations furent rapidement établies. À l'automne 1893, le mur de clôture était avancé et la façade entamée, mais la cérémonie posant la première pierre ne fut pas organisée par le conseil municipal, qui réserva les célébrations pour l'inauguration. À la fin du printemps 1894 la couverture était presque achevée, la sculpture en cours et trois poteaux en fer destinés aux fils téléphoniques et télégraphiques avaient été installés sur le toit. Les boîtes aux lettres furent ouvertes en novembre 1894 et l'édifice fut remis à l'État le 29 novembre en présence d'élus locaux, de responsables des Postes et Télégraphes et de l'architecte Jean Boussard. Contrairement à d'autres bâtiments similaires dotés de tourelles, l'hôtel de Fontainebleau s'équipa uniquement de trois poteaux en fer pour les lignes télégraphiques et téléphoniques, qui ont par la suite été retirés. La question d'une horloge extérieure fut soulevée à plusieurs reprises par l'hebdomadaire local L'Abeille de Fontainebleau, qui proposa de placer un cadran dans le tympan d'une lucarne ; malgré les relances répétées jusqu'aux années suivantes, aucune horloge n'a été installée. En 1910, la presse locale relaie diverses critiques et suggestions du public concernant l'état et l'équipement du bureau : revêtement usé dans la salle d'attente, murs noircis par la fumée et la poussière, éclairage insuffisant le soir et par endroits dans la journée, mauvaise isolation et chauffage, courants d'air, installation inadéquate des cabines téléphoniques et absence de confidentialité dans le bureau du receveur. Une importante extension vers l'arrière de l'édifice fut réalisée en 1925 sous la direction de l'architecte Albert-Louis Bray. À partir du 19 avril 2017, le bureau ferma pour des travaux de modernisation d'environ sept mois, avec un investissement annoncé de 1 070 000 euros pour adapter le lieu au nouveau modèle d'accueil du réseau La Poste ; il rouvrit le 16 novembre 2017 avec un intérieur plus ouvert et lumineux et une salle d'attente dédiée pour La Banque postale, l'entreprise ayant indiqué un investissement de 857 000 euros pour la modernisation de l'accueil. Pendant ces travaux, certains services furent transférés au bureau d'Avon et à la poste des Maréchaux ; cette dernière, transformée en relais après une faible fréquentation, devint en 2020 la galerie d'art urbain Fontaineblow. En 2020 furent programmés l'aménagement de six logements et la réfection de la toiture, travaux qui commencèrent en 2021. Le bâtiment est essentiellement construit en briques et pierres. En avril 2020, l'artiste Thierry Hellouin de Ménibus a représenté la Poste dans un pastel montrant une file d'attente depuis le trottoir d'en face, probablement liée aux mesures de distanciation durant la pandémie de Covid-19.