Hôtel des Princes à Eaux-Bonnes dans les Pyrénées-Atlantiques

Patrimoine classé Patrimoine urbain Grand hôtel classé MH

Hôtel des Princes à Eaux-Bonnes

  • Avenue Castellane
  • 64440 Eaux-Bonnes
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

L'hôtel en totalité, ainsi que la façade sur rue des maisons Prat-Dumas, Paris et Cazaux qui lui sont attenantes (cad. AN 171 à 173) : inscription par arrêté du 28 novembre 2002

Origine et histoire de l'Hôtel des Princes

L'ancien hôtel des Princes se situe au n°16 de l'avenue Castellane aux Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il correspond à la phase d'extension de la station thermale des Eaux-Bonnes sous l'impulsion de l'épouse de Napoléon III. Construit à l'initiative de Jean Murret-Labarthe entre 1854 et 1872, les premiers travaux furent dirigés par l'architecte départemental Gustave Lévy. L'édifice fut agrandi à plusieurs reprises : vers 1860 un pavillon accueillant un salon de thé, puis vers 1870 une réunion avec des immeubles contigus (maisons Prat-Dumas et Cazaux et ancien hôtel de Paris) par l'architecte Lucien Cottet. L'hôtel accueillit la cour lors du séjour de l'impératrice Eugénie en 1861 et celle-ci y aurait séjourné vers 1860. En 1892 il se dota de l'électricité et d'un ascenseur de marque Ledoux, puis il fut exploité par l'entreprise Bonnafon à partir de 1894. La famille Murret-Labarthe céda l'établissement à l'anglais Alexis Knowles en 1904. Destiné à une clientèle bourgeoise et aristocratique, l'hôtel offrait de nombreux services : court de tennis, restaurant gastronomique, salon de thé, salles de réception et de concert, un dentiste résident, un service de guides pour excursions et un loueur de voitures. Il a servi de casino provisoire pendant les travaux du casino municipal et c'est dans ses salons qu'eut lieu le dîner d'inauguration de la ligne de chemin de fer Buzy–Laruns en juillet 1883. De nombreuses personnalités y séjournèrent, parmi lesquelles Eugène Delacroix (1845), l'impératrice Eugénie (vers 1860), le vice-roi d'Égypte Ismaïl Pacha (1869), l'empereur Thành Thái (1897), des membres de la famille royale espagnole et des artistes comme Federico de Madrazo, ainsi que Philippe Pétain et le colonel américain Thomas Bentley Mott en 1938. L'hôtel, de style Second Empire, comprend un sous-sol abritant cuisines et communs, un rez-de-chaussée surélevé avec un vaste lobby, un standard téléphonique et un escalier monumental dont la rampe porte le visage sculpté de l'impératrice par le sculpteur béarnais R. Castaing. Autour du lobby se déploient les salons et le salon de thé, décorés de plafonds en plâtre mouluré et de cheminées ouvragées. Les premier, deuxième et troisième étages regroupent environ 150 chambres, toutes équipées de cheminées en marbre et des commodités en vigueur à l'époque ; quelques suites avec salon se prolongent dans le pavillon central côté jardin Darralde et bénéficient d'un balcon filant. Les combles au quatrième étage accueillaient les logements du personnel. Le soubassement et le portail sont en maçonnerie revêtue de pierre de parement blanche, tandis que les étages supérieurs sont enduits pour imiter des briques rouges. Pendant la Seconde Guerre mondiale l'hôtel accueillit des juifs déportés et conserva sa renommée pendant les Trente Glorieuses avant d'être rénové et modernisé dans les années 1970, époque où commença son déclin lié au recul du thermalisme. Fermé en 1975 puis abandonné, il a subi pillages et dégradations des boiseries, cheminées, huisseries, pendules, luminaires et mobiliers. La commune l'acquit en 1980, il fut ensuite vendu aux enchères en 2016 et 2017, puis acquis par un investisseur en 2017 qui a projeté sa réhabilitation en appart'hôtel de prestige. L'édifice a été inscrit aux monuments historiques dans son intégralité par arrêté du 28 novembre 2002.

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