Hôtel-Dieu de Bourges dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Bourges

  • Rue Gambon
  • 18000 Bourges
Hôtel-Dieu de Bourges
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Hôtel-Dieu de Bourges
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les bâtiments du XVIe siècle et XVIIIe siècle (extérieurs et intérieurs) (cad. HV 401) : classement par arrêté du 14 juin 1946

Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu

L'ancien Hôtel-Dieu de Bourges comprend un grand corps de bâtiment abritant la chapelle et la salle des malades, élevé entre 1510 et 1526, ainsi que deux ailes en retour construites après 1628 par Jean Lejuge. La partie gothique flamboyante (chapelle, salle des malades et cuisines) date de 1510-1527, la partie classique de 1628-1639, et la réalisation a longtemps été attribuée à Guillaume Pelvoysin qui semble n'avoir été consulté qu'en expert. Bâti dans le secteur ravagé par le grand incendie de 1487, l'Hôtel-Dieu répondait aux besoins d'une ville alors d'environ 15 000 habitants. Il a assuré des fonctions hospitalières pendant près de quatre siècles avant d'être remplacé en 1995 par le centre hospitalier Jacques Cœur ; les bâtiments anciens, acquis par la ville, font l'objet d'une restauration pour des usages culturels, tandis que les constructions plus récentes ont été réutilisées, notamment pour loger des étudiants. Les bâtiments du XVIe et XVIIe siècles, leurs intérieurs et la porte sur la rue Gambon sont classés monuments historiques depuis le 14 juin 1946.

L'Hôtel-Dieu est implanté à l'extrémité ouest du plateau de Bourges, près de l'Yvrette, un bras souterrain de l'Yèvre, et se situe à l'intérieur de la muraille de Philippe Auguste, proche de la porte ouest (pont Merlan). Il occupe un emplacement en bordure de la rue Royale, aujourd'hui rue Gambon, qui reliait l'abbaye Saint-Sulpice, hors des murs, au quartier commerçant et à la cathédrale. L'établissement succède à un hôtel-Dieu beaucoup plus ancien, mentionné dès 580 et implanté près de la cathédrale, dont il ne reste rien. L'initiative de la construction au XVIe siècle est liée à l'archevêque Guillaume de Cambrai, qui acquit les terrains sur le domaine de la paroisse Saint-Médard, avec le concours d'acteurs locaux dont Antoine Boyer et Marguerite d'Angoulême. Le chantier mobilisa de nombreux artisans régionaux : le maître-maçon Guillaume Pelvoysin et le maître-verrier Jean Lecuyer figurent parmi les participants, et les archives d'échevins conservent des devis et factures précisant artisans et matériaux.

La construction commença par la porte monumentale ouverte sur la rue Royale et les bâtiments initiaux, à pignon sur rue, furent rapidement mis en service en 1526. La chapelle, haute de 28 m et longue de 20 m, comporte deux travées voûtées sur nervures ; ses contreforts sont intérieurs et les fenêtres à meneaux qui l'éclairaient ont été murées ultérieurement. La salle des malades, plus basse et plus longue (environ 30 m), était éclairée par quatorze baies en lancette et se terminait par une grande cheminée séparant l'espace de la pharmacie ; elle pouvait accueillir quatorze lits disposés en enfilade donnant sur l'autel. À l'est se trouvait une cour avec puits et, au-delà de la salle des malades, une cuisine ; les combles, accessibles par un escalier à vis, comprenaient des chambres pour le service. Les charpentes ont été datées de 1516 pour la salle des malades et de 1522 pour la chapelle, et la couverture était réalisée en ardoises, la mise en place du voûtement intérieur et du plafonnement intervenant après l'élévation des murs.

Une porte de style Renaissance, sculptée par Marsault Paule et décorée des symboles de la Passion, s'ouvre sur la rue Gambon ; elle comporte une niche destinée à recevoir des nourrissons abandonnés. Une aile méridionale, destinée aux femmes fiévreuses, fut construite entre 1628 et 1639 par Jean Lejuge, et une seconde aile en retour le long de la rue date de 1637 ; la cour fut ensuite fermée par un corps parallèle érigé en 1603 et remanié au XIXe siècle. L'établissement fut géré grâce à des dons par les échevins avec l'assistance de religieuses suivant la règle de saint Augustin ; les premières religieuses arrivèrent en octobre 1523 et l'hôpital fut mis en service vers 1527. Réorganisé en hospice civil et militaire en 1796, le personnel se laïcisa, puis, après le Concordat de 1802, les sœurs hospitalières et les Sœurs de la Charité reprirent successivement la gestion ; ces dernières quittèrent l'Hôtel-Dieu en 1970. Des travaux au XVIIIe siècle transformèrent la grande salle en deux niveaux pour répondre à l'augmentation des besoins, et après 1796 les vitraux de Lecuyer furent démontés pour récupérer le plomb tandis qu'un plancher fut ajouté dans la chapelle.

Le site conserve la configuration en U formée par trois ailes : le bâtiment principal nord-sud avec pignon sur rue, un bâtiment percé de la porte cochère Renaissance le long de la rue et l'aile dite « Le Juge » au nord. Classé et intégré à la zone historique sauvegardée définie en 1965, l'ancien Hôtel-Dieu reste un témoin majeur de l'architecture hospitalière médiévale et moderne à Bourges.

Liens externes