Hôtel-Dieu de Château-Thierry dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Château-Thierry

  • Rue du château
  • 02400 Château-Thierry
Hôtel-Dieu de Château-Thierry
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Hôtel-Dieu de Château-Thierry
Crédit photo : Johann "nojhan" Dréo - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public communal

Période

XVIIe siècle, 2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

L'Hôtel Dieu composé de la partie datée du XVIIe siècle, chapelle comprise, en totalité ; la partie du XIXe siècle, façades et toitures ; les deux cours et les murs de clôture (cad. AB 63, 139) : inscription par arrêté du 26 janvier 2007

Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu

L'Hôtel‑Dieu de Château‑Thierry se trouve en centre‑ville, à la périphérie de la ville médiévale : il s'ouvre au nord‑ouest sur une cour donnant sur la rue du Château et au sud sur une esplanade débouchant avenue Joussaume‑Latour. Son architecture rassemble des bâtiments de plusieurs époques ; la partie ancienne correspond aux constructions conventuelles du XVIIe siècle (chapelle, sacristie, pièces d'habitation, couloirs et escaliers), tandis que l'hôpital moderne a été érigé à la fin du XIXe siècle. L'aile construite par l'architecte Eugène Rouyer offre une silhouette massive en calcaire blanc et brique rouge, rythmée de larges ouvertures et haute de trois étages, et applique les préceptes de l'architecture hygiéniste de son temps. Entre les arcades de la façade sud, côté jardin, sont sculptés les blasons des principaux bienfaiteurs de l'établissement. Par manque de place, les deux ailes abritant les salles des malades furent entièrement rebâties entre 1876 et 1879 ; la date et la signature de l'architecte figurent sur la façade. Sur le flanc est subsistent des vestiges de la fin du XVIIe siècle correspondant à l'espace conventuel des sœurs augustines ; un massif contrefort et des caves voûtées en arêtes constituent les vestiges d'un Hôtel‑Dieu primitif du XIVe siècle, intégrés dans des maçonneries postérieures. La fondation de l'établissement remonte à 1304, attribuée dans les sources à Jeanne, désignée comme reine de France (Jeanne de Champagne / Jeanne de Navarre selon les versions). D'abord modeste, avec dix lits à l'origine, l'hôpital porta sa capacité à vingt‑trois lits à la fin du XVIIe siècle après la réunion de dix‑sept maladreries et plusieurs legs particuliers. Sous le priorat d'Anne de la Bretonnière (1683–1714) furent presque entièrement reconstruites la partie communautaire des augustines et la chapelle ; la chapelle des bienfaiteurs, financée par M. et Mme de Stoppa, date de 1694, tandis que le chœur des religieuses a été daté par des travaux historiques au quatrième quart du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle les bâtiments furent agrandis ou remplacés ; lors de la démolition des anciennes murailles au midi en 1890, seule subsista la tour d'angle dite tour des Augustines, qui servait de tombeau aux religieuses. L'hôpital a fonctionné jusqu'à la fin des années 1970 et le début des années 1980 selon les sources, puis a été désaffecté ; il n'a reçu d'entretien régulier depuis et son état s'est dégradé. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques en 2007 et retenu parmi les projets emblématiques du Loto du patrimoine en 2018 pour financer une première phase de réhabilitation. À la mort de la dernière religieuse augustine en 1966, la préservation du Trésor de l'Hôtel‑Dieu est devenue une préoccupation locale et a conduit, en 1992, à la création de l'association Arts et Histoire de Château‑Thierry. Grâce au concours des collectivités et de mécènes, le musée du Trésor a ouvert ses portes en septembre 2010 sur plus de 1 500 m² : dans dix‑huit salles, dont douze pièces classées, sont présentées quelque 1 300 œuvres issues des possessions de la communauté des sœurs et de dons. Aménagées à la mode des XVIIe et XVIIIe siècles, ces collections comprennent toiles attribuées à l'école de Louis de Boullogne, céramiques de Nevers et de Delft, textiles à broderies gothiques, mobilier, sculptures et pièces d'orfèvrerie, témoignant des mécénats dont a bénéficié l'établissement. Face à l'urgence de la sauvegarde, la communauté d'agglomération, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, a lancé une campagne de mécénat populaire pour financer les travaux d'urgence concernant façades, étages et protection des collections. Le projet vise à faire de l'Hôtel‑Dieu un musée de dimension nationale consacré à l'histoire hospitalière, qui occupera la majeure partie des bâtiments et intégrera des fonds provenant d'autres hôtels‑Dieu fermés.

Liens externes