Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu
L'Hôtel-Dieu a été édifié à partir de 1716 d'après des plans de l'architecte Jacques François Tripard et sous la maîtrise de l'entrepreneur Florent Gauthier. Sa composition initiale présentait un plan en croix grecque avec une chapelle centrale. Les lettres patentes de Louis XIV autorisant l'établissement datent du 6 juin 1715 ; les plans fournis le 26 mai 1716 précèdent la pose de la première pierre le 25 août 1716, mentionnée par une inscription conservée sur le corps de bâtiment de 1854 qui rappelle que l'acte fut accompli par le comte de Montcault en présence de messieurs d'Ancier et Richardot, vicomte mayeur de la ville. La construction s'est étalée au XVIIIe siècle, la chapelle et une aile étant achevées en 1772 et l'édifice globalement terminé entre 1732 et 1750. Des bâtiments annexes ont été ajoutés aux XVIIIe et XIXe siècles ; en 1755 Christian Strolz obtint le marché pour des parties agricoles qui furent détruites après 1886. Au XIXe siècle, Christophe Colard, devenu architecte des hospices et hôpitaux de Gray, a dessiné plusieurs éléments dont la grille de la cour des militaires et, en 1850, il a conçu un grand corps de bâtiment longitudinal destiné aux enfants, surmonté d'un fronton orné de deux statues représentant la Foi et la Charité, œuvres du sculpteur Constant Grandgirard. Entre 1862 et 1865, le décor de la chapelle fut entièrement refait avec des tableaux muraux et des décors peints par Joseph Constant Menissier et son fils Charles. D'autres interventions ont encore ponctué le bâtiment : un devis de 1787 d'Antoine Mielle pour le logement de l'aumônier, un devis de 1811 de Jean-Baptiste Mielle pour la grille sur la Grande rue, la construction d'une buanderie par E. Bertrand entre 1890 et 1892 et, entre 1903 et 1905, la création d'un pavillon pour les services administratifs par Louis Colard et V. Natey, portant la date 1903 sur ses portes d'entrée ; un vitrail fut commandé au maître-verrier Joseph Beyer. Au XXe siècle, l'Hôtel-Dieu a été transformé en hospice. Par la suite, l'ensemble a connu des transformations radicales qui, tout en épargnant l'enveloppe du bâtiment de 1850 et le plan-masse de l'hôpital ancien, ont profondément modifié la volumétrie, la structure et les dispositions intérieures.