Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu
Hôtel-Dieu
L'ancien hôpital de Mâcon, initialement établi dans le Bourgneuf près de la Saône, menaçait ruine et était devenu insuffisant, comme l'atteste le procès-verbal de visite dressé par l'entrepreneur mâconnais Michel Minoya le 27 octobre 1757. Les recteurs obtiennent des lettres patentes le 19 février 1757, enregistrées au Parlement le 8 août 1759, qui les autorisent à faire bâtir un nouvel établissement. Le site retenu est le jardin de la Moussière, choisi pour la salubrité de l'air et l'abondance des eaux malgré la forte déclivité du terrain. Les recteurs s'adressent en 1760 à l'architecte Melchior Munet, élève de Jacques‑Germain Soufflot, et la construction débute en mai 1761 sous la direction de Michel Minoya. Pendant les travaux, en 1764, le trésor de Mâcon est découvert. La charpente du dôme est édifiée en 1766 par le maître charpentier Benoît Meunier. En 1770 l'édifice est partiellement achevé et les malades y sont transférés, bien que seules deux salles aient alors été aménagées pour des raisons financières ; une inauguration est signalée la même année. Les travaux reprennent en 1784 sous les devis de l'entrepreneur Bernard Franciset ; la troisième salle de malades est meublée en 1788 et la quatrième en 1789. Achevé, l'hôtel-Dieu comprend environ une dizaine de salles et accueille les malades de la ville et de la campagne, des militaires et, pendant un temps, des enfants abandonnés âgés de moins de sept ans. Inscrit au titre des monuments historiques le 20 juillet 1964, l'édifice a conservé son extérieur malgré des transformations intérieures. D'une surface d'environ 5 700 m², il se distingue par un dôme dessiné par Soufflot et réalisé par ses élèves, qui lui donnent une forme elliptique, et où figurent les prénoms des prophètes Jérémie, Isaïe, Michée et David. Au rez-de-chaussée se trouvaient neuf salles de malades ; au premier étage existait un puits d'aspiration des miasmes qui servait également de chapelle. L'ancien hôpital abrite aujourd'hui une apothicairerie aux boiseries de style Louis XV et une collection de faïences, ainsi qu'une maison de retraite et des services de soins de longue durée et de psychiatrie.