Hôtel-Dieu de Montbazon en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Montbazon

  • 8 Rue Emmanuel-Brault
  • 37250 Montbazon
Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; intérieur de la chapelle (cad. C 271) : inscription par arrêté du 22 décembre 1981

Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu

Fondé vers 1476, au début des années 1470, par Françoise de La Rochefoucauld pour les sœurs du Tiers-Ordre franciscain, l'ancien Hôtel-Dieu de Montbazon complétait une aumônerie implantée en bordure de la route d'Espagne afin d'offrir refuge et hospitalité aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. L'ensemble originel comprenait un vaste corps de logis, dont la partie méridionale présentait un étage au-dessus du rez-de-chaussée, relié à la chapelle située à l'extrémité opposée ; la porte de la chapelle conserve son bas‑relief représentant deux anges soutenant l'écu des La Rochefoucauld. Implanté sur une voie qui, jusqu'à vers 1750, se prolongeait par le pont sur l'Indre et constituait l'itinéraire de Paris vers le sud‑ouest via Tours, l'hospice vit son rôle décliner à la suite des transformations de la voirie et d'un nouveau pont liés au percement de la route royale (N10, aujourd'hui D910). L'aumônerie préexistante est signalée en ruines en 1583. En 1698, l'hospice est rattaché à l'Hôtel-Dieu de Tours, puis les bâtiments sont désaffectés en 1799 et transformés en tannerie après la Révolution.
Au XXIe siècle ne subsiste que la chapelle, très remaniée : la nef a été reconvertie en habitation et l'unique travée du chœur transformée en remise. Les façades, les toitures et l'intérieur de la chapelle ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 22 décembre 1981. La chapelle présente une nef simple sans collatéraux prolongée par un chœur à chevet plat ; ses trois baies sont murées, l'une conservant toutefois des remplages de style gothique flamboyant. La charpente, en carène de navire, est authentique. Les autres bâtiments de l'hôtel-Dieu s'étendaient à l'ouest de la chapelle, le long de l'actuelle rue Emmanuel-Brault. Sur la façade subsiste un motif bûché représentant deux anges tenant un blason réunissant les armes des familles La Rochefoucauld et d'Estouteville, rappel de l'alliance de Françoise de La Rochefoucauld et de Jean d'Estouteville. Une tête sculptée, encastrée dans un trottoir à quelques centaines de mètres, proviendrait peut‑être d'une corniche de l'hôtel-Dieu.

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