Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu
L'hôtel-Dieu fut fondé en 1182 à Nogent-le-Rotrou, lieu de passage sur le chemin de Compostelle. Au XVIIe siècle, il se composait d'une agglomération de petites maisons indépendantes disposées autour de la chapelle. En 1641, Sully choisit d'y être inhumé en dehors de l'église en raison de sa confession réformée. Sa veuve, Rachel de Cochefilet, fit élever un mausolée couvert d'ardoise et orné d'une branche de lys ; il abrite le tombeau et les priants sculptés par Baudin. En 1643 fut commandée la construction du portail donnant accès au tombeau. Entre 1728 et 1732, la salle des hommes fut construite à l'emplacement de la maison des Voûtes, puis, à partir de 1772, la salle des femmes fut élevée en continuité ; c'est dans ce bâtiment principal que fut aménagé l'oratoire particulier de l'hôtel-Dieu. Le bâtiment B, sur cour, accueillait la pharmacie et le dortoir des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, qui dirigeaient l'établissement depuis 1672 ; ce bâtiment fut modifié et agrandi en 1861. En 1818 fut créé un hospice pour vieillards, dit "hôpital des Bonshommes" (emplacement du bâtiment C), entièrement reconstruit en 1861. Les travaux se poursuivirent jusqu'en 1866 sous la direction de l'architecte Lebart : on rehaussa le corps principal d'un étage et l'on édifia un avant-corps à l'est pour des salles de bain alimentées en eau courante. En 1868, une tourelle d'escalier fut élevée sur la façade ouest. Un hôpital militaire fut créé en 1878, en partie dans l'aile D et dans l'aile sur rue, et l'établissement s'agrandit encore en 1933 par la création de la maternité. L'édicule fut endommagé pendant la Révolution et restauré en 1897, en même temps que l'ensemble du portail.