Hôtel-Dieu de Tournus en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Tournus

  • Rue de l'Hôpital 
  • 71700 Tournus
Hôtel-Dieu de Tournus
Hôtel-Dieu de Tournus
Hôtel-Dieu de Tournus
Hôtel-Dieu de Tournus
Hôtel-Dieu de Tournus
Crédit photo : Tangopaso - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Ier siècle, 2e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Portail d'entrée sur la rue de l'Hôpital avec sa grille ; ancienne chapelle avec son clocher, y compris la porte monumentale avec ses vantaux ; bâtiment renfermant la salle des soldats (1709) ; bâtiment renfermant la salle des hommes (1789) ; chapelle actuelle datée de 1730 avec sa sacristie ; pharmacie ; galerie du cloître au sud de la cour et bâtiment de la communauté (cad. D 782) : classement par arrêté du 26 mars 1964

Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu

L'Hôtel-Dieu de Tournus occupe le site où, entre 1642 et 1644, un recteur fit édifier une modeste nef destinée à l'accueil des malades. En 1661 Bernard Sartoise proposa un agrandissement et l'établissement fut reconnu comme hôtel-Dieu à la publication du règlement de 1672. En 1673 Jean Gorrat réalisa un projet d'extension pour porter la capacité à dix-huit lits, après examen du modèle de Villefranche-sur-Saône. Les soins furent d'abord dispensés par les sœurs de Pont-de-Vaux, puis, à partir de 1749, par les sœurs de la congrégation de Sainte-Marthe de Beaune pour les malades militaires. La construction d'une chapelle débuta en 1675 et l'apothicairerie, datée d'environ 1685, subsiste comme l'une des plus anciennes de France. De 1705 à 1723 une seconde salle des malades fut édifiée en prolongement de la première, et une chapelle fut élevée à leur intersection selon les plans du révérend père dom Barbereux. En 1711 les travaux du nouveau clocher furent attribués aux tailleurs de pierre Jean Jaugeon et Joseph Berger, et le maître-autel de la chapelle ne fut installé qu'en 1730. À la veille de la Révolution, l'hôtel-Dieu comptait trente-six lits et dut ajouter une troisième salle destinée aux militaires, réalisée par l'entrepreneur Jean-Marie Gaudez. Des aménagements et des modernisations se sont poursuivis au XIXe siècle. Désaffecté en 1982, l'édifice a été restauré entre 1987 et 1992 par Frédéric Didier; après ces travaux il a accueilli les collections du musée Greuze, établissement ensuite fermé en 2019. Classé au titre des monuments historiques par un arrêté de 1964, le bâtiment conserve trois vastes salles, deux chapelles et l'une des plus anciennes apothicaireries conservées en France. L'apothicairerie principale, datée vers 1685, présente des boiseries richement ouvragées, des colonnettes torses dorées conçues pour abriter des pots en faïence des XVIIe et XVIIIe siècles, et un plafond peint figurant des anges tenant fleurs et plantes. En 2011 une seconde apothicairerie, provenant de la Maison de Charité de Tournus et datée du XVIIIe siècle, a été démontée, transférée et remontée dans l'hôtel-Dieu; ses vitrines sont présentées vides car l'ensemble des pots avait été détruit par des troupes d'occupation le 19 février 1814. Le musée Greuze, inauguré dans ce lieu à la fin du XIXe siècle, s'est constitué à partir d'une collection léguée par la veuve Perrot et d'apports de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus. Jean Martin, conservateur et auteur d'un catalogue raisonné de Greuze, a rassemblé une grande partie des estampes de l'artiste conservées au musée. Les collections sont variées : peintures, dessins, sculptures et nombreuses pièces archéologiques couvrant la préhistoire jusqu'à l'époque mérovingienne, issues notamment de fouilles menées depuis plus de trente ans par le Groupe de recherche archéologique du Tournugeois. Parmi les pièces rares figurent une trousse ophtalmologique du IIe siècle retrouvée dans la Saône et des plaques de ceinturon en fer damasquiné datées des VIe–VIIe siècles. Deux salles sont consacrées aux œuvres de Jean-Baptiste Greuze — dont deux autoportraits et une vingtaine de dessins — tandis que d'autres salles présentent des peintures des écoles française, flamande et italienne du XVe au XXe siècle, ainsi que des sculptures et des œuvres d'art contemporain. Le musée et l'hôtel-Dieu ont enregistré des fréquentations variables, avec 15 475 visiteurs en 2005 et 6 030 en 2024. Le musée Greuze a été dirigé successivement par plusieurs conservateurs, parmi lesquels Jean Martin, Gabriel Jeanton, Charles Dard, Mademoiselle Viallefond, Émile Magnien, Christelle Rochette, puis les conservatrices Clémence Poivet et Valérie Balthazard. La documentation et les recherches sur l'établissement et ses collections sont relayées dans plusieurs publications consacrées à Greuze et aux apothicaireries de Saône-et-Loire.

Liens externes