Hôtel-Dieu de Troyes dans l'Aube

Patrimoine classé Patrimoine religieux Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Troyes

  • Quai des Comtes-de-Champagne
  • 10000 Troyes
Hôtel-Dieu de Troyes
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Hôtel-Dieu de Troyes
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XIIe siècle
Fondation initiale
1270
Premier don
XVe siècle
Extensions majeures
1631
Rectification façade
1721
Capacité de 60 lits
1701-1764
Reconstruction majeure
XIXe siècle
Classement historique
1988
Fin des soins
1992
Ouverture universitaire
2013
Ouverture Cité du Vitrail
2023
Nouvelle Cité du Vitrail
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Grille : classement par arrêté du 23 avril 1885 ; Façades et toitures des bâtiments entourant la cour d'honneur avec les ailes en retour sur la rue de la Cité ; façades et toitures de la chapelle et de la pharmacie ; ensemble des sols (cad. G 516) : classement par arrêté du 23 novembre 1964

Personnages clés

Henri le Libéral Comte de Champagne et fondateur de l'Hôtel-Dieu au XIIe siècle.
Pierre Delphin Artiste attribué à la réalisation de la grille monumentale.
François Bouthillier Évêque ayant impulsé des travaux majeurs.
Louis de Mauroy Maire impliqué dans les travaux de la grille monumentale.
Jacques Berthelin Maire impliqué dans les travaux de la grille monumentale.

Origine et histoire de l'Hôtel-Dieu

L'Hôtel-Dieu de Troyes, aussi appelé Hôtel-Dieu-le-Comte ou Maison-Dieu-Saint-Étienne, abrite aujourd'hui le musée de l'Apothicairerie et la Cité du Vitrail, tandis qu'une partie des bâtiments est affectée au centre universitaire de Troyes dépendant de l'université de Reims-Champagne-Ardenne. L'ensemble, en U entre cour et jardin, comprend dans son aile ouest la chapelle et l'apothicairerie ; la cour est fermée par une imposante grille en fer forgé. Sa fondation remonte au XIIe siècle par le comte de Champagne Henri le Libéral ; l'établissement fut confié à l'ordre des Augustins et formait, sous le vocable Domus Dei B. Stephani, une unité de fondation avec la collégiale Saint-Étienne au sein du complexe palatial comtal. Le site, le plus vaste des cinq hôpitaux de la ville, possédait des biens propres tels que des moulins, une tannerie, un four et une grange, et dépendit du roi à partir de 1284. Initialement chargé d'accueillir les pèlerins — et certaines catégories de malades ou de personnes vulnérables selon la pratique de l'époque — l'hôpital élargit son accueil à l'ensemble de la population au XVIe siècle et resta un lieu de soins jusqu'en 1988.
Les bâtiments connus aujourd'hui résultent d'agrandissements et de reconstructions successifs : don en 1270, extensions aux XVe siècles, rectification de la façade sur la rue de la Cité en 1631, puis reconstruction entre 1701 et 1764 qui lui a donné sa configuration actuelle. La grille monumentale est attribuée à Pierre Delphin et sa réalisation s'inscrit dans les travaux impulsés par l'évêque François Bouthillier et les maires Louis de Mauroy et Jacques Berthelin ; la chapelle occupe l'emplacement de l'ancienne porte urbaine dite la Girouarde. La grille fut classée parmi les monuments historiques en 1889, puis les façades et toitures des bâtiments en 1964.
Tenu par les Augustins, l'hôpital comportait des salles et du personnel distincts pour hommes et femmes ; le maître était nommé par le comte et assisté par des chanoines, un doyen, des bourgeois pour les comptes, un frère procureur et l'aumônier du comte. À partir du XVIe siècle, la moyenne des accueillis atteignait une quarantaine de personnes, soignées par les frères et sœurs ainsi que par des barbiers et chirurgiens ; en 1721 l'établissement comptait trente lits pour chaque sexe, et en 1820 les capacités atteignaient notamment trente-quatre lits doubles et deux lits simples pour les femmes, quarante lits doubles et six lits simples pour les hommes.
Depuis 1992, une partie des salles de l'Hôtel-Dieu accueille des cours et la bibliothèque du campus délocalisé de l'université de Reims Champagne-Ardenne. Les communs restaurés accueillent la Cité du Vitrail depuis le 29 juin 2013 : ce conservatoire met en valeur l'important patrimoine verrier départemental et a fermé en décembre 2018 pour travaux afin d'ouvrir, fin 2022, la « grande » Cité du Vitrail offrant environ 3 000 m² d'espaces d'exposition, un centre de ressources, un pôle d'études, une librairie-boutique et une salle de conférences.
Le Musée de l'Apothicairerie, installé dans l'ancienne apothicairerie du XVIIIe siècle, présente des objets provenant de l'Hôtel-Dieu dont certains datent du XVIe siècle ; il a été fondé en 1976 près de la cathédrale et, depuis 2023, fait partie de la nouvelle Cité du Vitrail. La collection est organisée en trois salles : l'apothicairerie de stockage avec notamment 319 boîtes peintes et de nombreux contenants en faïence et en verre, la salle voûtée ancien laboratoire consacrée à l'histoire de la médecine et de la pharmacopée, et une salle conservant des objets de l'hôpital, plusieurs châsses et une crosse. L'apothicairerie fut fermée à partir du 21 mai 2018 pour une longue durée en raison du chantier de rénovation de l'aile ouest.
Trois salles d'exposition temporaires, gérées par le conseil départemental de l'Aube, ont accueilli des expositions telles qu'ArkéAube (fin 2018–30 septembre 2019) et l'exposition de 2020 « Troyes 1420. Un roi pour deux couronnes », consacrée au traité de Troyes ratifié à Troyes le 21 mai 1420.

Liens externes