Origine et histoire
L'hôtel dit de la Mammye, situé 31 rue de la Dalbade à Toulouse, est un hôtel particulier traversant organisé entre rue, cour et jardin. Il appartient à la famille La Mamye dès 1519, Antoine de La Mamye en étant l'occupant après avoir réuni deux maisons voisines. En 1528 il fait élever le corps de bâtiment ouvrant sur la rue et la cour, la tourelle d'angle et l'élévation nord. Guillaume de La Mamye, conseiller au Parlement et propriétaire de l'hôtel en 1550, puis son fils Pierre engagent des travaux : l'élévation sud avec sa tour d'escalier et ses arcades superposées est attribuée à l'un ou l'autre. L'hôtel reste dans la famille jusqu'en 1626, date à laquelle il est vendu à la Congrégation de l'Oratoire, qui l'intègre à son patrimoine du quartier. Pendant la Révolution les congrégations sont dispersées et le couvent des Oratoriens fermé ; l'édifice est aujourd'hui occupé par la Communauté des Servantes de l'Eucharistie, dont c'est la maison-mère (communauté fondée à Toulouse en 1857 par Jeanne Onésime Guibret). Transformé au XIXe siècle, l'hôtel conserve néanmoins des éléments caractéristiques des différentes phases de la Renaissance toulousaine. Il a été partiellement inscrit aux monuments historiques en 1925 et inclus depuis 1944 dans la zone de protection du quartier parlementaire de la Dalbade. L'organisation architecturale prolonge la disposition des maisons médiévales : un corps de logis sur rue séparé d'un autre sur cour, reliés par des passages couverts qui évoluent en galeries. Dans la cour se remarquent une haute muraille nord, probablement due à N. de La Mamye, couronnée de faux mâchicoulis et flanquée de gargouilles, ainsi qu'une petite tour ronde liée à la maison voisine. Une tour capitulaire octogonale, de style de transition entre le gothique et la première Renaissance, s'élève également dans la cour. Côté sud, la façade de la cour présente trois galeries superposées en pierre, ornées de sculptures et d'une frise de « roses à l'antique », et illustre l'emploi, pour la première fois à Toulouse, des trois ordres antiques superposés : dorique, ionique et corinthien. Les galeries s'organisent en arcades serrées séparées par des pilastres qui superposent ces ordres. Les sculptures des galeries comportent des détails caractéristiques du règne de François Ier. La tour d'escalier, de plan hexagonal, est elle aussi couronnée de faux mâchicoulis, flanquée de gargouilles et décorée d'une coquille Saint-Jacques. Les élévations sont principalement en brique, la pierre étant réservée aux encadrements des baies, sauf l'élévation sud de la cour qui est entièrement en pierre. Les façades sur rue, liées aux acquisitions et aux aménagements des Oratoriens, semblent dater de la fin du XVIIIe siècle.