Hôtel du Haubergier à Senlis dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel du Haubergier à Senlis

  • 20 Rue du Haubergier
  • 60300 Senlis
Hôtel du Haubergier à Senlis
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Hôtel du Haubergier à Senlis
Hôtel du Haubergier à Senlis
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Hôtel, sauf parties classées : inscription par arrêté du 23 juin 1933 ; Façades et toitures (cad. AI 147) : classement par arrêté du 22 septembre 1987

Origine et histoire de l'Hôtel du Haubergier

L'Hôtel du Haubergier est un hôtel particulier situé dans le secteur sauvegardé de Senlis, à l'intérieur de l'enceinte médiévale, à l'angle des rues Sainte-Geneviève et du Haubergier. Construit au début du XVIe siècle sur une cave remontant au XIIe siècle, il a accueilli le musée d'archéologie de 1927 à 1982 avant de redevenir une résidence privée en 1983. Le nom de l'hôtel provient de la rue du Haubergier, dont il est le bâtiment le plus remarquable, mais l'appellation « Hôtel du Haubergier » ne semble pas remonter au-delà du XIXe siècle ; Eugène Müller ne l'emploie pas en 1879. La rue porte cependant des mentions anciennes (vicum Haubergière en 1238, vico Haubergier en 1285, rue Haubergière en 1393) et des variantes ultérieures, et l'étymologie renvoie vraisemblablement à un haubergier, artisan fabricant des hauberts ; cette hypothèse demeure toutefois incertaine et aucune trace n'indique la présence de tels artisans dans la rue. L'histoire du bâtiment reste mal connue, mais il semble avoir toujours servi d'habitation à des citoyens de Senlis et n'avoir jamais appartenu à un établissement religieux. Le premier propriétaire connu est Regnault de Bonvilliers, prévôt forain de Senlis. Une charte de 1522 évoque une maison des marguilliers de la paroisse Saint-Aignan liée au seigneur de Chantilly et, antérieurement, au fief de Garlande, sans permettre toutefois de localiser avec certitude la demeure évoquée. Transformé en musée par la Société d'Histoire et d'Archéologie (anciennement Comité Archéologique), l'hôtel fut loué en 1926 pour dix-huit ans au tarif de cinq mille francs par an et inauguré comme musée régional le 16 juin 1927 en présence de personnalités dont le ministre de l'Instruction publique et Paul Vitry. Le musée disposait d'un lapidarium dans la cour, de vestiges architecturaux dans la cave voûtée, d'une bibliothèque au rez-de-chaussée, d'une première salle d'exposition au premier étage comportant onze vitrines et d'un second étage consacré à l'archéologie, avec notamment des salles dédiées aux arènes de Senlis et au temple gallo-romain de la forêt d'Halatte. La fréquentation et les recettes chutèrent avec l'occupation de 1940 ; un différend avec la propriétaire sur la réduction de loyer et les dégâts causés par un obus qui endommagea la tour d'escalier entraînèrent la fermeture du musée. Après la guerre, le litige prit fin en 1947, la ville prit en charge le loyer en 1949 puis acheta l'hôtel en 1951 ; la Société céda ses collections à la municipalité en 1952 à l'exception de la bibliothèque. La restauration de l'édifice permit une réouverture partielle en 1955 (cave et rez-de-chaussée) ; le premier étage ouvrit en 1961 et le second en 1973, faisant de l'hôtel l'un des deux musées municipaux de Senlis jusqu'à la restitution ultérieure du bâtiment à un usage privé. Architectoniquement, l'hôtel repose sur des caves voûtées plus anciennes, comportant deux niveaux : une cave supérieure à voûte en plein cintre divisée en travées séparées par des arcs-doubleaux et une cave d'extraction, creusée en plein roc à environ cinq mètres dessous et accessible par un escalier étroit, qui correspond à une petite carrière domestique s'étendant sous la cour et partiellement sous les rues avoisinantes. La maison compte trois étages, plus des combles éclairés par quelques lucarnes, et présente une construction soignée en pierre et brique ; les chaînages d'angle et le chaînage central du pignon occidental sont en pierre de taille, les encadrements des fenêtres du premier et du second étage portent des moulures prismatiques, les fenêtres du second étage sont plus petites, et les plus grandes fenêtres du premier étage ainsi que celles du rez-de-chaussée côté cour possèdent des meneaux en pierre. La façade sur rue se montre plus rustique, avec des linteaux partiellement en bois et sans décor sculpté ; les murs sont en moellons au rez-de-chaussée et en briques au-dessus, tandis que la cour arrière est entièrement en pierre de taille. Une tourelle d'escalier octogonale, accolée au centre de la façade et munie d'un escalier en colimaçon, a été restaurée et partiellement reconstruite en 1952-1955 ; le portail, aménagé dans la tour, présente une anse de panier surmontée d'un arc en accolade décoré de pampres restauré en 1996. Sur la façade une statue en pierre de la Vierge à l'Enfant, dont le socle porte les armoiries des seigneurs d'Ognon de la Fontaine, avait été décapitée pendant la Révolution ; elle a été remplacée par un moulage en juin 1997. Une petite Vierge, montée sur une colonne cannelée à chapiteau et protégée par un dais, orne l'angle nord-ouest et a fait l'objet d'une restauration en 2002. Des chimères aux angles des larmiers et des gargouilles à hauteur de gouttière rappellent des références gothiques, et un ancien puits dans la cour, restauré en 1998, conserve au-dessus une arcade bouchée qui témoigne d'un usage ancien commun avec la maison voisine. L'Hôtel du Haubergier a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 23 juin 1933 alors qu'il abritait le musée, puis l'inscription a été transformée en classement des façades et toitures par arrêté du 22 septembre 1987 lorsque l'immeuble était redevenu résidence privée.

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