Origine et histoire de l'Hôtel du Jouhannel de Jenzat
L’hôtel de Roquefeuille, dit aussi hôtel du Jouhannel de Jenzat, est un hôtel particulier situé à Riom, au 9 rue Soubrany (Puy-de-Dôme). Selon une première notice, en 1725 monsieur du Jouhannel de Jenzat, procureur au bureau des finances de Riom, acquiert une maison gothique qu’il fait démolir en conservant les substructures et reconstruit en style Louis XV, meublée au goût du temps. D’autres sources plus détaillées indiquent que la propriété, après être passée aux familles Souchet, de Vény, Régin et de Besse, fut vendue par Gabriel de Besse à Guillaume du Jouhannel le 8 janvier 1748, ce dernier faisant entreprendre la démolition et la reconstruction de l’hôtel dans la seconde moitié du XVIIIe siècle; seules les substructures auraient alors été conservées. Le père Tiolier désigne Guillaume du Jouhannel comme le commanditaire et signale la subsistance, dans un niveau semi-enterré, d’une cheminée d’époque médiévale ainsi qu’une cheminée de la Renaissance en rez-de-chaussée. L’hôtel, meublé au XVIIIe siècle, a conservé un mobilier ancien, protégé au titre d’objets. Après la Révolution il fut en partie loué par chambres jusqu’au milieu du XIXe siècle. À partir de 1859 il héberge le musée de la ville de Riom, initiative de Francisque Mandet, puis les collections déménagent en 1866 à leur emplacement actuel à l’hôtel Dufraisse. L’édifice est classé au titre des monuments historiques le 23 avril 1954. Il figure parmi les rares hôtels particuliers riomois du XVIIIe siècle situés entre cour et jardin, aux côtés de l’hôtel Dufraisse et de l’hôtel Rollet d’Avaux. Son plan en équerre permet d’avoir une façade sur rue qui a été particulièrement décorée ; les fenêtres du premier étage sur rue y sont plus hautes que celles sur cour et ne présentent ni garde-corps ni appui. La façade sur jardin met en évidence deux étages. Dans la partie sur rue se trouvent une grande chambre à alcôve au premier étage et, au rez-de-chaussée, une chambre d’apparat; au premier étage un salon de musique et d’autres pièces donnent sur le jardin. La cour n’éclaire principalement que l’escalier et une antichambre. Le mobilier conservé comprend notamment deux secrétaires, un buffet, une armoire-bibliothèque, un lit à la polonaise, un légumier et un présentoir, un écran à feu, un trumeau et des dessus-de-porte, ainsi que des portraits — dont celui de Madame Adélaïde et des membres des familles Valleix d’Hauteroche et du général du Corail — et plusieurs chaises.