Origine et histoire de l'Hôtel du Petit-Saint-Vincent
Hôtel du Petit-Saint-Vincent
L'hôtel du Petit-Saint-Vincent, maison de ville des moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Vincent, se situe au 1 rue Saint‑Martin à Laon, avec une cour à l'arrière. Les moines acquièrent des maisons au début de la rue en 1527, qui sont démolies pour laisser place à l'édifice construit de 1529 à 1534 ; la charpente de l'aile sur cour date de 1531-1532 et la chapelle est achevée en 1537. Conçu comme maison de refuge urbaine pour l'abbaye, il conserve sur rue deux tourelles encadrant deux niveaux et trois fenêtres à meneau ; une arcade surbaissée marque une porte décalée. Sur la cour se dresse une tour octogonale abritant un escalier en colimaçon et une porte sculptée. Le bâtiment en retour d'angle, d'une grande élégance, comporte deux étages et une avancée centrale sur quatre niveaux surmontée d'un pignon triangulaire décoré de deux statues : un homme tenant une coupe et une cruche, et une femme tenant une épée et une tête humaine. Les baies, modifiées aux XVIIIe et XIXe siècles, ont retrouvé meneaux et croisillons lors de la restauration du troisième quart du XXe siècle. À la fin du XVIIIe siècle l'hôtel est loué comme pensionnat, notamment par Blondelas, puis il sert d'auberge jusqu'au milieu du XXe siècle ; il est aujourd'hui occupé par l'agence des Monuments historiques et abrite le siège de l'office de tourisme de l'Aisne. Pendant les guerres de Religion, l'hôtel fut un centre des ligueurs, l'abbé y portant la cuirasse aux côtés du capitaine Farsin. Sous la Révolution il accueille des réunions célèbres avant d'être acquis par le citoyen Quesnel, à une époque où la rue s'appelait Rue de la Réunion. Le corps principal du bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1964.