Origine et histoire
L'édifice a été construit au milieu du XVIe siècle en deux campagnes très rapprochées, datées par dendrochronologie. La partie ouest du grand corps de logis, à l'angle de la place de la Paix et de la rue de l'Hommeau, a été élevée en 1548 ; la partie orientale et le haut pavillon datent de 1554, date portée sur deux cartouches sculptés, l'un sur la corniche côté rue de l'Hommeau, l'autre sur la poutre‑maîtresse d'une pièce du rez‑de‑chaussée. Des chaînages, au centre du grand corps de logis aussi bien côté cour que côté place, confirment l'édification en deux phases. En 1554, la propriété est vendue par Pierre Audouin, chapelain de l'église de la Trinité, à Mathurin Marcouault, prêtre et maître principal régent au collège d'Anjou de l'université d'Angers, ce qui laisse supposer que la première campagne relève du chapelain et que la seconde, plus monumentale, est l'œuvre du régent, avec un rhabillage probable de la partie initiale. À l'intérieur, plusieurs éléments datent du milieu du XVIe siècle : un escalier en vis, une cheminée, une grande salle voûtée, les plafonds sculptés du pavillon et une porte avec son chambranle en bois. Des remaniements ont lieu dans la seconde moitié du XVIIe siècle : surhaussement du plafond du premier étage dans la partie orientale du grand corps de logis, installation de nouvelles cheminées et création d'un escalier extérieur dans un petit corps à cage ouverte formant logette à l'étage. L'appellation actuelle d'hôtel Du Guesclin provient de son acquisition par héritage au début du XVIIIe siècle par le mousquetaire René‑Olivier Du Guesclin ; l'hôtel demeure dans cette famille jusqu'à la Révolution. Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, un salon est aménagé au rez‑de‑chaussée du corps principal, comme en témoigne la cheminée ornée d'une peinture qui a été étudiée. Les communs en fond de parcelle sont remaniés et agrandis dans la seconde moitié du XIXe siècle, puis considérablement réduits dans les années 1980. Au cours du XXe siècle, l'hôtel subit quelques percements et des simplifications des fenêtres et des lucarnes.