Origine et histoire de l'Hôtel Fonduty de Malijac
L'Hôtel Fonduty de Malijac, aussi appelé hôtel de Tonduti (ou Tonduty) de Malijac, hôtel Tonduti de Saint‑Légier ou hôtel de Tonduti de l'Escarène, est un bâtiment situé à Avignon, dans le Vaucluse. En 1641, Pierre‑François Tonduti (1583‑1669) acheta l'immeuble primitif à Pompée Catalina, colonel de l'infanterie papale. Seigneur de Saint‑Légier et de Montserein, docteur en droit de l'université d'Avignon, jurisconsulte et astronome, il occupa plusieurs charges et distinctions et fut correspondant de Peiresc et de Gassendi. Élève du père Athanasius Kircher au collège des Jésuites, il participa avec Pierre Gassendi à des travaux sur les différences de longitude entre Paris, Digne et Avignon, et détermina la latitude d'Avignon en 1634. Il fit reconstruire l'hôtel par un architecte dont le nom n'est pas conservé. Nicolas Mignard décora le grand salon du premier étage en 1658‑1659 par une suite de tableaux consacrés à la Vie d'Apollon, décor qui inspira en partie ses travaux ultérieurs pour le roi aux Tuileries et à Versailles. La famille Tonduti conserva l'hôtel jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ; il fut alors partiellement loué à Joseph‑Alphonse de Véri, qui y est décédé. En 1802, la propriété passa aux Tonduti de L'Escarène, qui, résidant à Nice, le louèrent. Le premier étage fut successivement occupé par un cercle royaliste pendant le Premier Empire puis, de 1830 à 1862, par un cercle du Commerce, avant que l'hôtel ne soit divisé en logements particuliers. L'héritier, le général Maccarani, vendit l'hôtel en 1881 au docteur Achille Isnard. Pour financer l'achat, celui‑ci vendit l'ensemble de vingt tableaux ornant le grand salon pour 35 000 francs à Jean‑Baptiste Mignon, qui les fit installer au château de Valmate (ou Walmath) en Haute‑Vienne. Dix de ces toiles furent revendues en 1955 et certaines furent acquises par le musée Calvet en 1962. Le cycle de neuf toiles consacré à Apollon a été arraché en 1977 et est très détérioré. Les façades et les toitures sur les rues et sur la cour, ainsi que l'escalier intérieur avec sa rampe en fer forgé, ont été inscrits au titre des monuments historiques le 10 février 1983.