Hôtel Haguenot à Montpellier dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel Haguenot à Montpellier

  • 3 Rue Clapiès
  • 34000 Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Hôtel Haguenot à Montpellier
Crédit photo : Albertvillanovadelmoral - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'hôtel ; jardin, y compris le portail d'entrée et la fontaine monumentale (cad. K 636) : classement par arrêté du 8 février 1963 ; Pièces suivantes du rez-de-chaussée avec leur décor : entrée, salle à manger, chambre et bureau (cad. K 636) : classement par arrêté du 4 juillet 1973 ; Fontaine adossée au Nord-Ouest ; façades et toitures de l'orangerie et des communs (cad. BX 295, 297) : classement par arrêté du 21 décembre 1984

Origine et histoire de l'Hôtel Haguenot

L'hôtel Haguenot, ou villa Haguenot, est une folie montpelliéraine de la deuxième moitié du XVIIIe siècle située 6 rue de la Merci et 3 rue Clapiès à Montpellier (Hérault). Le terrain, hors de l'enceinte urbaine au sud du Peyrou, fut acquis en 1740 par les religieux de la Merci pour y reconstruire leur couvent ; après la réédification de l'église en 1747, ils concédèrent en locaterie perpétuelle les parcelles restantes entre l'église et le Peyrou. Henri Haguenot fut l'un des emphytéotes, en 1751 puis en 1757 pour une seconde parcelle ; conseiller à la chambre des comptes, professeur et doyen à la faculté de médecine, hygiéniste et anatomiste, il est considéré comme le fondateur de la bibliothèque de cette faculté. Haguenot fit appel à l'architecte Jean-Antoine Giral pour édifier l'hôtel dans ces jardins ; la construction de l'édifice central était achevée avant 1760, les petits pavillons d'entrée seraient postérieurs et la grille daterait de 1789-1790. Après le décès d'Henri Haguenot en 1775, la maison passa à son neveu Jean Belot qui la revendit ; elle connut ensuite plusieurs propriétaires avant d'être acquise en 1861 par la famille qui l'occupe encore aujourd'hui. Aujourd'hui, cette ancienne résidence de campagne, désormais en pleine ville, se visite toute l'année sur rendez-vous.

Le pavillon central laisse entre sa façade et la grande grille un espace occupé par un jardin et une terrasse. L'unique étage surélevé présente sept baies, dont trois axées dans un avant-corps encadré de pilastres à refends et surmonté d'un grand fronton triangulaire. La porte d'entrée primitive, de 1760, s'ouvre sur la rue Clapiès ; les hauts pilastres nus portent des consoles jumelées à décor de feuillages et sont couronnés d'un larmier. La clef de l'arc est sculptée d'une tête et les vantaux, taillés en plein bois, portent des motifs de coquilles et de rameaux enrubannés. Côté rue de la Merci, le jardin est fermé par un grand portail axial : deux pilastres carrés surmontés de pommes de pin se raccordent à deux colonnes ovales baguées de bossages vermiculés, et deux piliers supportent des vases à fleurs ornés de têtes de béliers reliées par des guirlandes de roses.

À l'intérieur, quatre pièces du pavillon central ont conservé leur décor primitif. Le vestibule d'entrée présente, à chaque angle, une caryatide soutenant la corniche moulurée, et les murs sont partagés en panneaux par des pilastres jumelés aux chapiteaux à volutes et pendeloques. Dans la salle à manger, les parois sont divisées par de grands panneaux nus encadrés de baguettes de jonc enrubannées, les angles sont ornés de grotesques, et les trois dessus-de-porte sont décorés de gypseries figurant des saisons, l'hiver occupant le médaillon au-dessus de la cheminée. La chambre conserve des gypseries représentant feuillages, fruits, colombes et attributs de la musique et de l'amour. Le plafond du bureau a conservé ses rosaces d'angle au-dessus d'une frise continue à guirlande, et quatre médaillons disposés au-dessus des deux portes doubles et des deux portes-fenêtres symbolisent les saisons.

L'ensemble formé par les façades et toitures de l'hôtel, le jardin, le portail d'entrée et la fontaine monumentale est classé au titre des monuments historiques depuis le 8 février 1963. Les pièces du rez-de-chaussée avec leur décor — entrée, salle à manger, chambre et bureau — font l'objet d'un classement depuis le 4 juillet 1973. Les façades et toitures de l'orangerie et des communs, ainsi que la fontaine adossée au nord-ouest, sont classées depuis le 21 décembre 1984.

Liens externes