Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
L’hôtel Jeanne d'Albret est un hôtel particulier situé 29bis et 31 rue des Francs-Bourgeois, dans le 4e arrondissement de Paris ; il est classé Monument historique en 1889 et abrite la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris. Pierre Le Jay, trésorier de l’extraordinaire du roi, fit édifier la demeure en 1545 sur cinq parcelles du lotissement de la Culture Sainte-Catherine. En 1563, l’hôtel appartint au connétable Anne de Montmorency puis à son fils Guillaume. En 1586, Marion Bandini, riche banquier italien, fit construire le bâtiment entre cour et jardin. En 1601, le financier Pierre Le Charron étendit l’hôtel en supprimant la ruelle de la Lamproie et en achetant des maisons et jardins voisins. En 1630, Gabriel de Guénégaud du Plessis, puis son fils Henri, firent édifier l’aile gauche sur jardin et l’aile droite sur cour sous la direction de Mansart ; Guénégaud agrandit le jardin jusqu’au mur de Philippe-Auguste et incorpora la tour encore existante, transformée ensuite en salle à manger d’été puis en chapelle en 1678. César-Phoebus d’Albret, maréchal de France et beau-frère de Guénégaud, devint propriétaire en 1654. L’hôtel passa ensuite à Jean-Baptiste Brunet de Chailly en 1678, à son fils Pierre Brunet en 1703, puis en 1740 au neveu Jean-Baptiste-Charles du Tillet, marquis de Villarceaux et président au Parlement de Paris, qui fit rebâtir l’aile donnant sur la rue par les architectes Jean-Baptiste Vautrain et Jean-Baptiste Courtronne Le Jeune. Du XIXe siècle au début des années 1970, l’immeuble accueillit des activités commerciales et artisanales, parmi lesquelles les lustreries Baguès et Robert Redon et la cartonnerie Guillet-Audibert ; Robert Redon ajouta une galerie d’exposition dans le jardin. Le jardin fut réduit de plus de moitié et la tour de Philippe-Auguste se retrouva en dehors de l’enclos de l’hôtel. La Ville de Paris acheta l’immeuble en 1975 ; il fut restauré en 1989 et abrite la Direction des Affaires culturelles depuis cette date.
La façade sur rue présente un style rocaille et son portail est surmonté d’une cartouche ornée d’une tête d’animal ailé, difficilement identifiable, entourée de guirlandes de fleurs. Le corps de logis principal, remanié vers 1680-1700, a conservé son comble en ardoise et des lucarnes cintrées bordées de pilastres, vestiges de la Renaissance. Le balcon sur rue, rehaussé de dorures, est l’œuvre du serrurier Hallé. La porte cintrée, œuvre de Jean-Baptiste Martin le Jeune, est percée d’un oculus sous lequel est sculpté Hercule coiffé de la peau du lion de Némée. L’ensemble comprend le portail sur rue, le corps de logis et l’aile gauche entre cour et jardin, ainsi que l’aile droite donnant sur la cour.