Origine et histoire
L'hôtel actuel résulte de la refonte de deux immeubles achetés au printemps 1720 par Jean de Jerphanion, écuyer et syndic du Velay : la partie nord comprenait une maison et un jardin avec parterres, la partie sud une maison et une écurie, tous deux datant du XVIe siècle. Jean de Jerphanion rebâtit presque entièrement l'édifice. En 1871 l'hôtel fut vendu au comte Chaulne qui le décora, puis en 1901 il passa aux hospices qui l'ont peu à peu dénaturé. L'ensemble forme un quadrilatère irrégulier doté de deux petits avant-corps reliés par un balcon-terrasse dominant les parterres du jardin. Le bâtiment repose sur un étage de soubassement côté rue et est à moitié comblé par le remblai des jardins à l'ouest ; il communiquait autrefois à ce niveau avec une cour commune. L'élévation se compose de deux étages nobles surmontés d'un étage attique. Au premier niveau se trouvent des caves voûtées en berceau brisé. Les pièces ouest, qui servaient autrefois de cuisine, conservent une cheminée monumentale dont le manteau aux moulures rectilignes évoque l'esprit du XVIe siècle. La porte principale ouvre sur un vaste vaisseau qui englobe le vestibule desservant les grands appartements du rez-de-chaussée et la cage d'escalier ; celle-ci est ornée d'une rampe en fer forgé rehaussée de dorures. Les grands appartements donnant sur le jardin forment quatre pièces en enfilade le long de la terrasse ; ils ont été largement remaniés et ont perdu leur décor d'origine, à l'exception de la salle à manger aux boiseries bleues rechampies de blanc. Des gypseries à entrelacs et motifs végétaux festonnés conservent un style Louis XIV. La cheminée en bois présente un manteau orné de moulures en saillie à dessin géométrique ; le trumeau est un grand panneau chantourné récemment revêtu d'une toile marouflée, dominé par un cadre circulaire couronné d'un masque à la hauteur de la corniche. Un bandeau décoré d'un motif de vannerie encadre le trumeau, et la pièce entièrement lambrissée porte la marque du XVIIIe siècle. L'hôtel constitue un exemple provincial du style Régence alors en vogue à Paris. La façade ouest, le vestibule et la cage d'escalier, ainsi que la salle à manger avec ses boiseries et ses gypseries, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 11 décembre 1987 ; les autres façades et les toitures (à l'exclusion de la façade ouest) sont inscrites par le même arrêté.