Origine et histoire de l'Hôtel Lantin
L’hôtel Lantin est un hôtel particulier de style classique du XVIIe siècle situé à Dijon, dans le département de la Côte-d’Or en Bourgogne-Franche-Comté. Il abrite depuis 1938 le musée Magnin, musée de France consacré aux beaux-arts qui compte environ 2 000 œuvres et objets d’art, et il est classé aux Monuments historiques depuis 1939.
En 1652, Étienne Lantin, conseiller maître à la chambre des comptes de Bourgogne, hérite de l’emplacement du 4 rue des Bons-Enfants et fait édifier la demeure en pierre rose, achevée en 1664, dans le centre historique entre la place de la Libération (palais des ducs de Bourgogne) et le parlement de Dijon. La maison se compose d’une enfilade de pièces organisées autour d’une cour intérieure et présente une salle zénithale ainsi qu’un escalier monumental en pierre, surmonté d’un dôme octogonal richement décoré.
Après être passée entre diverses mains, la propriété est acquise et agrandie en 1829 par Jean Hugues Magnin-Philippon, riche industriel de Brazey-en-Plaine actif dans la métallurgie, la fonderie, le commerce du bois, l’industrie sucrière de la betterave et la distillation ; il a également été président du tribunal de commerce de Dijon et député de la Côte-d’Or sous la Seconde République. Son fils Joseph Magnin y vit avec sa famille avant de s’établir à Paris ; homme politique éminent, Joseph a tenu de nombreuses responsabilités publiques à la fin du Second Empire et au début de la Troisième République.
Maurice (1861-1939) et Jeanne Magnin (1855-1937), qui ont passé leur jeunesse dans cet hôtel, rassemblent durant plus de cinquante ans, entre 1881 et 1935, une collection d’environ 2 000 tableaux, dessins, esquisses, petites sculptures, meubles et objets d’art. Maurice, conseiller maître à la Cour des comptes de Paris et collectionneur, et Jeanne, peintre amateur élève d’Henri Harpignies et critique d’art, font transformer leur hôtel dijonnais en musée des beaux-arts entre 1930 et 1932 sous la direction de l’architecte Auguste Perret. Après la mort de sa sœur en 1937, Maurice donne en 1938 la demeure, les collections ainsi que des biens de Brazey-en-Plaine et des immeubles parisiens à la Réunion des Musées Nationaux et au Grand Palais, en exprimant le vœu que le musée conserve l’esprit de demeure habitée et de cabinet d’amateur. L’État français fait du musée un établissement national en 1947 et en assure la gestion. Conformément aux dispositions testamentaires de Maurice Magnin, le musée ne peut pas enrichir sa collection et ses œuvres ne peuvent pas être prêtées.