Hôtel Lavernette à Besançon dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel Lavernette à Besançon

  • 3 Rue du Lycée
  • 25000 Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Hôtel Lavernette à Besançon
Crédit photo : Wikipedro - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; l'escalier avec sa rampe et sa cage ; les pièces suivantes avec leur décor : le grand salon, la chambre à alcôve et la chambre jouxtant celle-ci au premier étage (cad. AW 38) : inscription par arrêté du 18 octobre 1979

Origine et histoire de l'Hôtel Lavernette

L'hôtel Lavernette est un hôtel particulier situé au 3, rue du Lycée, dans le quartier de la Boucle à Besançon (Doubs). Les façades et les toitures, l'escalier avec sa rampe et sa cage, le grand salon, la chambre à alcôve et la chambre voisine au premier étage sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 18 octobre 1979. L'édifice a été construit entre 1789 et 1792 par l'architecte Claude-Antoine Colombot pour le comte Abel-Michel-Bernard de Lavernette Saint-Maurice, sur l'emplacement d'une maison appartenant à la famille Chappuis de Rosières ; il n'en subsiste que le sous-sol et quelques éléments du gros œuvre des ailes sur cour. Le décor intérieur, réalisé sous la direction de Colombot par divers artisans, a notamment pour auteurs l'ébéniste Antoine Munier et le stucateur Joseph-Marcel Marca ; le vitrage provenait de la verrerie de Champagney. La demande de permis de construire a été présentée en avril 1789 et les travaux se sont poursuivis jusqu'à la fin de 1792, période qui est bien documentée par des archives familiales et des dessins conservés aux archives départementales du Doubs et aux archives municipales de Besançon. En 1883, la famille Lavernette vend l'hôtel aux imprimeurs bisontins Jacquin, qui le cèdent en 1975 aux propriétaires actuels, lesquels entreprennent alors sa restauration.

L'hôtel se présente comme un bâtiment de ville sur rue, avec une cour à l'arrière, typologie courante au XVIIIe siècle à Besançon. La façade sur rue, large de sept travées et élevée sur trois niveaux, met en valeur un bel étage soigné : les trois travées axiales en avant-corps sont ornées de frontons alternés et d'un balcon à balustres. L'allée cochère comprend des baies serliennes disposées en vis-à-vis, dont celle de droite ouvre sur un vestibule menant à l'escalier d'honneur ; les oculi de ces baies portent dès l'origine des bustes en terre cuite figurant les quatre saisons et les quatre âges de la vie. Les façades de cour, d'une sobriété générale, sont animées par quatre tablettes rectangulaires en stuc portant les initiales des maîtres d'ouvrage et par deux oculi, l'un réel et l'autre feint, face à face ; ces aménagements sont attribués à Joseph-Marcel Marca et son atelier. Le grand escalier est traité en bossages et fut peint autrefois pour imiter le marbre blanc ; ces bossages ont été repeints à la fin du XIXe siècle en tons ocres, tandis que les chambranles conservent leur polychromie d'origine et que les plafonds et consoles témoignent encore de la blancheur initiale.

Les dessus-de-porte du rez-de-chaussée, sculptés en stuc par J.-M. Marca, présentent de puissantes guirlandes de fruits et légumes parmi lesquelles apparaît un tubercule de pomme de terre, motif inspiré par l'actualité scientifique et locale de l'époque. Ceux du bel étage sont cintrés et sculptés en bois, ornés de trépieds delphiques et de rinceaux d'acanthe qui font écho aux panneaux en stuc de la cour d'honneur. Les intérieurs sont presque entièrement restés intacts ; seules de petites transformations sont à signaler, comme la création à la fin des années 1970 d'un escalier intérieur reliant le premier et le second étage sur la rue, et l'ouverture de l'alcôve de l'ancienne chambre de Madame de Lavernette vers le dégagement et l'ancien boudoir. Les boiseries du grand salon et de la chambre de Monsieur au second étage sont documentées par les dessins de l'architecte, et les décorations peuvent être aisément attribuées grâce aux factures conservées.

La demeure conserve l'intégralité de ses huisseries d'origine, dont des poignées d'espagnolette en forme de lyre dans le grand salon, ainsi que des parquets, certains réemployés depuis la maison du XVIIe siècle. Plusieurs cheminées datent de la fin de l'Ancien Régime, dont l'une dans une chambre du second étage ornée d'une frise "à bâtons rompus" attribuée à Colombot. Un bel escalier de service elliptique, situé au cœur de l'aile gauche sur la cour d'honneur, dessert tous les niveaux. Les décors les plus remarquables sont ceux du grand salon, de la chambre de Madame au bel étage, de la chambre de Monsieur au second et du trumeau d'une petite pièce en entresol dans l'aile gauche. Dans le grand salon, trois portes-fenêtres cintrées dialoguent avec leurs pendants en vis-à-vis. La chambre de Madame présente un plafond en stuc avec des branches de fleurs de pavot entrelacées, des consoles marquant l'ancienne alcôve et un trumeau orné de branches de roses ; ses murs sont revêtus d'une toile d'Aix à décor blanc sur fond rouge commandée par le décorateur Serge Royaux en 1966 pour le Grand Trianon. La chambre de Monsieur, de plan circulaire, reçoit la lumière de la rue par des portes-fenêtres vitrées qui participent à la forme retenue par l'architecte. Enfin, le trumeau de la petite chambre entresolée présente un miroir circulaire dont le diamètre et la place répondent exactement à l'oculus en vis-à-vis, et la fenêtre conserve son système de fermeture d'origine.

Liens externes