Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
L'hôtel Le Brun est un hôtel particulier situé 47 rue du Cardinal-Lemoine, dans le 5e arrondissement de Paris. En 1651, le peintre Charles Le Brun achète de vastes terrains, partiellement bâtis, sur une petite éminence du flanc nord-est de la montagne Sainte-Geneviève, alors hors de la ville, derrière l'enceinte de Philippe Auguste et à proximité de la porte Saint-Victor. Charles Le Brun meurt en 1690, sa veuve en 1699, et leur neveu et légataire Charles II Le Brun, auditeur à la Cour des Comptes, devient propriétaire. Il commande la construction d'un hôtel dont la conception est confiée à l'architecte alors inconnu Germain Boffrand, les plans étant réalisés par le maître maçon Nicolas Saint-Denis en 1700 et 1701. Charles II y réside tout en louant des appartements ; parmi ses locataires figurent le peintre Antoine Watteau en 1718 et 1719 et le graveur Edme Jeaurat entre 1720 et 1726. Le commanditaire meurt en 1727. Georges-Louis Leclerc de Buffon habite l'hôtel en 1766, puis Élisabeth Vigée Le Brun s'y installe en 1805. Au XIXe siècle, la famille d'Haudicourt devient propriétaire et exploite le bâtiment sous le nom d'hôtel La Pension, une aile reliant alors le corps de logis au bâtiment sur rue côté sud-ouest. La ville de Paris achète l'hôtel en 1912 dans le projet d'y installer une école, et à partir de 1923 il abrite le siège de l'Office des logements sociaux de Paris. Au XXe siècle, la municipalité restructure et densifie la parcelle en détruisant de petits immeubles anciens et en élevant un bâtiment sud au n°51 dans les années 1930 puis un bâtiment nord aux n°41-45 dans les années 1960. L'hôtel est classé monument historique en 1955. Une campagne de restauration dans les années 1990 a doté l'édifice d'une grille néo-Louis XV. Le bâtiment abrite la direction de l'OPAC de Paris jusqu'en 2008, puis il est acquis en 2009 par le groupe de presse De Particulier à Particulier pour un montant estimé à 35,5 millions d'euros, et des travaux de transformation en lieux de location d'espaces interviennent au milieu des années 2010. En 2024, la société Polaris installe son activité dans l'hôtel, le rebaptise "Le Grand Hôtel des Rêves" et y produit des spectacles immersifs tels que La Belle et La Bête et La véritable histoire du Père Noël.
Le terrain large dont disposait Boffrand lui permet d'édifier un hôtel à quatre façades, rare à Paris à l'époque où les parcelles sont généralement longues et étroites et les bâtiments mitoyens sur deux côtés. Aucune aile ne relie le corps de logis au portail ou aux constructions sur rue, ce qui libère la cour de son contour habituel. Les façades sur cour et sur jardin sont relativement dépouillées ; un fronton de chaque côté donne le caractère monumental, œuvres du sculpteur Anselm Flamen. Le fronton côté jardin porte un médaillon représentant Charles Le Brun présenté à Minerve entre les allégories de la Peinture et de la Sculpture, tandis que côté cour deux licornes encadrent les armoiries de Charles II Le Brun. La rampe en fer forgé du grand escalier est due à Cafin.
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