Origine et histoire de l'Hôtel Magon de la Lande
L'hôtel Magon de la Lande, dit hôtel d'Asfeld, est un hôtel particulier de Saint-Malo commandé en 1724-1725 par François-Auguste Magon de la Lande, directeur de la Compagnie des Indes orientales et armateur malouin. Il constitue un exemple typique de demeure urbaine de négociant et l'archétype des hôtels d'armateurs de la ville ; c'est le dernier hôtel d'armateur intra-muros à ne pas avoir été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Le nom de l'hôtel renvoie à la rue où s'ouvre son portail, dédiée à Claude François Bidal d'Asfeld. Construit en granite de Chausey, il respecte le modèle classique de l'hôtel parisien sur cour et jardin et porte la marque de l'influence des ingénieurs militaires — la régularité des façades, le décor limité au bossage continu et la facture du portail en témoignent. La composition comprend un grand corps de logis en bordure de rue, une cour et, parfois, un jardin, des magasins au rez-de-chaussée et un riche décor intérieur. L'intérieur conserve presque la totalité de ses lambris ainsi que son tréhori, chambre de domestique établie en demi-étage et accessible par un étroit escalier logé dans l'épaisseur des murs. Les appartements, distribués « à la mode parisienne », s'organisent autour d'un vaste escalier à rampe droite ; la demeure compte soixante pièces dont trente avec cheminée et occupe au sol 684 m². La famille Nouail du Fougeray y résidait en 1787. Négligé au cours du XXe siècle, le bâtiment a été racheté en 2005 par l'historien Olivier Chereil de La Rivière. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 25 février 2000.
