Origine et histoire de l'Hôtel Montaudouin
L'hôtel de Montaudoin, dit aussi hôtel des Colonnes, est un hôtel particulier de style néo-classique construit à la fin du XVIIIe siècle et situé place Maréchal-Foch, au centre-ville de Nantes. Le projet d'urbanisation du secteur nord-est de la cathédrale, mené dès le début du XVIIIe siècle, visait notamment à récupérer les terrains des anciennes fortifications. Jean-Baptiste Ceineray, architecte de la ville à partir de 1770, fit abattre les remparts et réaligna les cours Saint-Pierre et Saint-André pour créer une place rectangulaire, la place d'Armes, et ouvrir la rue du Roi-Albert reliant la Chambre des comptes à la cathédrale ; il fit aussi édifier l'hôtel d'Aux en bordure de la place. Sur la parcelle qui accueillit l'hôtel Montaudouin, Ceineray prévut deux rues latérales pour assurer la symétrie avec le côté opposé de la place et projeta la destruction de la porte Saint-Pierre pour y établir un bâtiment symétrique, projet qui ne fut pas mené à son terme puisque la porte subsiste au XXIe siècle. Pris par la maladie, Ceineray céda sa charge à Mathurin Crucy, qui, tout en respectant la recherche de symétrie, modifia le plan en traçant au centre de la parcelle la voie aujourd'hui nommée rue Chauvin, communiquant avec la place par un porche surmonté d'une colonnade. Le terrain fut acquis par M. de Martel ; le projet d'hôtel particulier, proposé par Crucy, fut lancé en 1783. Les premières habitantes furent Madame Anne Montaudouin de la Clartière, belle-mère de M. de Martel, qui occupa la partie proche de l'hôtel d'Aux, et Madame la veuve Dulac, qui occupa la section proche de la cathédrale. La partie nord de l'hôtel Montaudouin a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 2 juillet 1951, la partie sud dite « hôtel Dulac » par arrêté du 19 mars 1954.
L'imposante façade Est de l'édifice forme l'un des côtés de la place Maréchal-Foch. Au centre, un avant-corps saillant, inspiré de l'œuvre d'Andrea Palladio, repose sur un soubassement à refends et s'ouvre par un porche donnant sur la rue Chauvin ; de part et d'autre du porche se trouvent des portes rectangulaires. Un fronton sculpté d'armoiries couronne l'ensemble et répond à celui de l'hôtel d'Aux voisin. Quatre colonnes corinthiennes monumentales, appuyées sur un balcon, soutiennent le fronton et forment une loge à l'italienne. La façade sur rue de l'Évêché se distingue par de grandes arcades.
