Origine et histoire de l'Hôtel Pincé
L'hôtel Pincé, situé rue Lenepveu au cœur d'Angers, est un logis de style Renaissance classé au titre des monuments historiques depuis 1875. Il a été édifié à partir de l'acquisition du fonds en 1522 pour Jean de Pincé, sieur du Bois de Savigné, lieutenant-criminel en la sénéchaussée d'Anjou et maire en 1538, à l'emplacement d'une maison dite les Créneaux. Les bustes et les armoiries du commanditaire et de sa femme Renée Fournier figurent dans des médaillons des façades et à l'intérieur, sur les cheminées, la voûte du vestibule et le plafond de la grande salle du rez-de-chaussée. La construction a commencé par le corps principal gauche et la tour d'escalier ; le corps de logis droit a été édifié ensuite et portait autrefois des cartouches datés de 1535, aujourd'hui disparus. La date visible actuellement sur le pilastre droit de la fenêtre du rez-de-chaussée est d'un décor moderne. Les historiens du XVIIe siècle attribuaient l'ensemble à Jean Delespine ; au XIXe siècle on ne lui reconnaissait que la partie droite, mais l'analyse stylistique suggère qu'il a pu diriger les travaux plus tôt et être l'auteur d'éléments remarquables tels que les lucarnes et les voûtes de l'escalier. Une déclaration au fief de Saint-Maurille de 1541 décrit sommairement l'hôtel et signale l'existence d'une galerie sur la cour antérieure aujourd'hui détruite. De nombreux éléments intérieurs d'origine subsistent : voûtes de l'escalier, du vestibule et d'un cabinet, portes, niches et plafonds ornés de sculptures ; les cheminées sont pour la plupart modernes, à l'exception de celle du comble du corps principal gauche. Dans la première moitié du XVIIe siècle, un corps de communs fut bâti en prolongement de l'aile droite, rue de l'Espine, sur une parcelle acquise en 1558 par Christophe de Pincé ; à l'origine, les communs occupaient une parcelle de l'autre côté de la rue. À une date inconnue, la tour d'escalier perdit sa couverture ; celle-ci fut restituée lors de la restauration générale conduite par l'architecte des Monuments historiques Lucien Magne entre 1880 et 1886. Lors de cette restauration, Magne supprima l'étage-attique de l'aile droite qu'il considérait comme un ajout du XVIIe siècle, agrandit fortement la cour antérieure pour rejoindre la nouvelle rue Lenepveu et remplaça le corps de bâtiment décrit en 1542 par une conciergerie ; il constata également des éléments côté rue de l'Espine, dont une arcature aux arcs en plein cintre avec clés à palmette, correspondant à la période de 1535. L'édifice fut inauguré en juillet 1889 pour accueillir le musée Turpin-de-Crissé ; vers 1950 il abrita des collections d'antiquités méditerranéennes et d'arts d'Asie. L'hôtel fit l'objet de restaurations importantes dans les années 1930 et 1970, et de nouvelles opérations ont encore été envisagées par la suite. Fermé en 2005 pour des raisons de sécurité et d'accessibilité, le musée Pincé a rouvert au public le 15 février 2020 ; il était gratuit à sa réouverture et est redevenu payant à partir de 2023. Les collections sont principalement dédiées aux antiquités méditerranéennes et aux arts orientaux : céramiques, verreries et bronzes grecs et romains ; représentations de dieux égyptiens, rites funéraires, hiéroglyphes et scènes de la vie quotidienne égyptienne ; bronzes, céramiques, estampes, laques, porcelaines et masques de théâtre japonais ; bronzes, céramiques, verreries et tissus d'art chinois. Ces collections proviennent notamment de donateurs du XIXe et du XXe siècle tels que Lancelot-Théodore Turpin de Crissé, Édouard Moll, le comte de Saint-Genys et Le Bault de la Morinière, et depuis 2023 le fonds s'est enrichi de la donation Léveilley. La muséographie de 2020 organise la présentation par aire géographique et est complétée par des dispositifs de médiation : un dispositif olfactif autour de l'encens pour la Chine, un dispositif numérique permettant de simuler un embaumement pour la partie dédiée à l'Égypte, et des outils qui restituent les objets dans le temps et l'espace sous le titre "Voyage à travers 6 000 ans d'histoire". Après les travaux, les collections permanentes sont présentées à l'étage tandis que le rez-de-chaussée reçoit des expositions temporaires, qui croisent les collections des musées d'Angers selon des thématiques transversales ; parmi elles figurent les expositions d'ouverture de 2020 "La mer dans les collections des musées d'Angers", 2021 "Spectacles : de la scène aux musées", 2022 "Inspiration végétale", 2023 "Séduction", la mise en valeur en 2024 de la donation Jean-Pierre et Liliane Léveilley, et en 2025 une exposition consacrée à la couleur. Le logis Pincé constitue ainsi un édifice représentatif de la Renaissance angevine, réutilisé depuis la fin du XIXe siècle comme musée municipal.
Devenir actuel
Le logis Pincé abrite, aujourd'hui, dans ses murs, un musée riche en collection d'arts, appelé le "Musée Pincé". Le visiteur découvre la richesse et la beauté des civilisations : antiquités grecques, romaines et égyptiennes, art japonais et art chinois. (estampes japonaises, bronzes et céramiques chinois).