Origine et histoire de l'Hôtel Riviera-Palace
L'ancien hôtel Riviera-Palace, situé 28 avenue Riviera à Menton (Alpes-Maritimes), est un témoignage des grands hôtels-palais qui ont marqué la ville balnéaire. Menton est devenue, entre 1860 et 1914, une ville de villégiature internationale desservie par le train dès 1869, ouvrant la place à de nombreux hôtels et villas. Construit au tournant du XXe siècle sur la colline de l'Annonciade pour Joseph-Arthème Widmer, l'établissement visait à offrir un palace somptueux entouré d'un vaste parc. La réalisation architecturale fut confiée à Abel Glena ; le décor peint est attribué à Guillaume Cerutti-Maori. Un projet d'extension élaboré par Abel Glena en 1910 a été réalisé par son collaborateur Alfred‑Auguste Marsang et a entraîné une surélévation et l'adjonction d'une aile ouest, portant l'hôtel à 250 chambres. Dans les années 1920, des dépendances furent ajoutées : une aile est aménagée pour le personnel, une maison des cuisiniers à l'arrière, des buanderies près des citernes et une salle de spectacle de 300 places. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'établissement fut réquisitionné ; en 1942 il accueillit l'état‑major de la 4e armée et quelque 300 personnes, subit des aménagements et des dommages liés aux combats. Après la libération de Menton le 6 septembre 1944 et une période de bombardements, certaines chambres furent mises à disposition des rapatriés au printemps 1945. L'hôtel a cessé son activité dans les années 1950 et a été vendu puis transformé en appartements ; le parc, initialement étendu, s'est réduit à un jardin d'environ 1 500 m². Le bâtiment principal présente un corps central rectangulaire, une imposante aile ouest en plan courbe avec un corps bas en rotonde et une aile est plus modeste. Les élévations sud et ouest s'organisent en trois registres superposés ; un haut soubassement réunit le rez-de-chaussée et l'entresol ornés de rotondes, vérandas et d'une marquise d'entrée. Les niveaux supérieurs, à décrochements, forment un couronnement au‑dessus d'un balcon à balustrade ; sous ce balcon, une frise peinte déroule les blasons des pays d'origine de la clientèle. Les façades, de style néo‑classique, sont enrichies de peintures en camaïeu et d'un décor de céramique turquoise provenant de la manufacture Saïssi. Le hall d'entrée, le grand salon, l'escalier en marbre et le salon de musique ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1979. Les façades et toitures de l'hôtel, la buanderie, le bâtiment des citernes et le jardin ont été inscrits au titre des monuments historiques le 17 octobre 2011. L'ancien hôtel a également reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » le 1er mars 2001.