Origine et histoire de l'Hôtel Scheult
L'hôtel Scheult, également écrit Seheult, est un hôtel particulier de style néo-classique et éclectique situé entre le cours Cambronne et la rue de l'Héronnière, dans le centre-ville de Nantes. Conçu par l'architecte François-Léonard Seheult, qui a notamment travaillé pour le domaine du Bellay, il fut construit en 1824 et baptisé à l'origine hôtel des Cariatides. L'immeuble a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 12 mai 1976 et sa façade sud a fait l'objet d'une restauration complète en 2015, qui a remis en valeur ses sculptures et ses huisseries. Pendant la seconde guerre mondiale, il a échappé de peu aux bombardements alliés des 16 et 23 septembre 1943, qui détruisirent ses deux voisins. L'hôtel est le seul immeuble du cours Cambronne classé aux monuments historiques et le seul à bénéficier d'une protection sur ses deux façades ; les autres édifices n'ont pour leur part protégée que la façade néo-classique donnant sur le cours. Les façades et les toitures sur la rue de l'Héronnière et sur le cours Cambronne sont protégées, de même que la toiture et plusieurs pièces avec leur décor. L'arrêté de classement précise des éléments intérieurs : au premier étage l'appartement de Madame Boscher dans sa totalité et, pour l'appartement de Monsieur Duteil, deux bureaux donnant sur le cours Cambronne, le grand bureau et le bureau des employés ; au deuxième étage le salon des Mesdemoiselles Allain et le salon et la salle à manger de l'appartement de Monsieur Beaud ; au troisième étage le salon de Madame Bonamy ; au quatrième étage le salon et une chambre donnant sur la cour intérieure de Madame Laffra, le salon et la salle à manger de Mademoiselle Le Masne de Chermont, ainsi que la chambre donnant sur la cour intérieure de Madame Lallie. L'édifice s'ouvre par un grand porche en plein-cintre ; sa façade, ordonnée en registres, présente l'emploi de la serlienne et un riche décor sculpté, notamment des cariatides. Seheult a fait graver dans des niches des inscriptions évoquant Raphaël, Antonio Canova, des maîtres de la peinture et de la sculpture grecques ainsi que des artistes français des XVIIe et XVIIIe siècles. L'architecte y met en pratique une hiérarchisation des influences – égyptiennes, grecques et romaines – qui se déploie du bas vers le haut de l'immeuble, usage inspiré du « collage » attribué à Piranèse et issu de son voyage d'étude en Italie. Sont également remarquables l'aile droite ornée des bustes de Pamphile et Polydore, la cage d'escalier avec son ascenseur et des modillons au rez-de-chaussée.