Origine et histoire de l'Hôtel Séguret
La famille de Séguret est l'une des plus anciennes de Rodez. Il ne subsiste de l'ancien hôtel qu'un escalier comportant trois volées droites entre les murs et une galerie. La partie haute de la cage est couverte d'une coupole en bois à quatre pans, autrefois peinte. Au rez-de-chaussée, deux arcs — l'un surbaissé, l'autre en plein cintre — reposent sur des piliers carrés à chapiteaux d'acanthe. Le livre d'estime de la Cité de 1448 montre que l'emprise du bâtiment sur la rue était déjà occupée par des maisons. Des vestiges d'une façade en pan de bois reculée et une tête maçonnée latérale dans l'élévation sur rue témoignent d'une maison médiévale à encorbellement, avec un ouvroir et une porte piétonne au rez-de-chaussée. Au premier étage, au centre de la façade sur cour, une ancienne fenêtre à croisée en grès rappelle l'ouverture de ce même bâtiment. Les parcelles antérieures ont probablement été réunies par la famille de Rey au début du XVIIe siècle. Après croisement des sources bibliographiques et archivistiques avec les caractéristiques architecturales, la construction de l'hôtel peut être située dans la seconde moitié du XVIIe siècle. L'hôtel a été transmis par succession aux de Séguret, qui le conservent jusqu'en 1919, date à laquelle il devient l'école privée Sainte Agnès. Il est finalement transformé en presbytère au début des années 1980. L'emprise au sol semble n'avoir pas évolué depuis le XVIIe siècle; les dépendances, présentes en partie à partir de 1666, comprenaient alors grange, casal, cour et jardin, étable, grenier et remise. Ces dépendances ont été réaménagées et converties en logements et restent la propriété de l'association diocésaine de Rodez, comme le reste de la parcelle. La charpente paraît avoir été refaite au XIXe siècle, bien qu'elle n'ait pas pu être observée de près. Les modifications les plus importantes, vraisemblablement vers 1980, ont consisté principalement en l'ajout d'un étage dans le logis principal par abaissement du plancher du premier étage et création d'un nouveau plancher; des percements des fenêtres du premier et du troisième niveau ont été en partie murés. Les aménagements du XXe siècle ont aussi affecté les dépendances et une portion du bâtiment donnant sur la rue de l'Embergue, et une rangée de garages a été créée sur le bord sud de la cour.