Origine et histoire de l'Hypogée de la Fontaine Saint-Léger
L'hypogée de la Fontaine Saint-Léger est une tombe néolithique située à Buno-Bonnevaux dans l'Essonne. Elle a été découverte en 1868 par M. Brizemeure, agriculteur, qui, lors d'un défrichement, a vidé la quasi-totalité de son contenu pour l'aménager en abri. La sépulture ne fut examinée qu'en 1870 et sa première description publiée par Louis André date de 1885. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1976.
L'hypogée a été creusée sous un banc de grès de Fontainebleau qui court le flanc gauche d'une vallée sèche, à environ 8 mètres au‑dessus du fond de la vallée. La chambre sépulcrale est quasi‑rectangulaire, mesurant 3,40 mètres sur 3,70 mètres, avec une hauteur comprise entre 0,80 et 1,30 mètre. Les côtés intérieurs sont doublés de murets en dallettes de calcaire jointoyées d'argile, et le sol est dallé avec le même calcaire sur une épaisseur de 3 à 6 centimètres. L'accès s'effectue dans l'angle ouest‑sud‑ouest par un étroit couloir en pente long de 2,80 mètres, lui aussi bordé de murets en dallettes. Selon Louis André, la chambre était fermée par de grandes dalles verticales appuyées les unes contre les autres et une large dalle dissimulait l'entrée; ces dalles ont été brisées lors de la découverte et ont disparu. Les plaquettes de calcaire utilisées sont d'origine locale. Certains aménagements visibles aujourd'hui, comme l'installation d'un conduit de cheminée, résultent de la réutilisation de l'hypogée en abri.
Dans un rayon de 2,5 kilomètres autour du site se dispersent les menhirs de Milly et de Prunay, l'hypogée du Champtier des Bureaux, l'habitat et les sépultures de Chantambre, plusieurs grottes à pétroglyphes et les polissoirs de Grimery et des Sept coups d'épée.
Selon Brizemeure, la tombe renfermait les dépouilles d'une quarantaine d'individus. Le mobilier archéologique, aujourd'hui perdu, comprenait deux petites haches polies, quatre pointes de flèche, huit grandes lames, un perçoir, deux grattoirs, huit poinçons, trois vases dont deux entiers et quelques tessons. La datation au radiocarbone correspond à une période comprise entre 2 487 et 2 048 avant J.-C. Gérard Bailloud associe cette tombe à la culture Seine‑Oise‑Marne.
Les principales sources consultées pour cette fiche sont les travaux de John Peek et d'Alain Bénard.