Hypogée des Dunes à Poitiers dans la Vienne

Hypogée des Dunes

  • 86000 Poitiers
Hypogée des Dunes
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Crédit photo : Sapiens92 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

VIIe siècle

Patrimoine classé

L'hypogée : classement par arrêté du 12 juillet 1886 ; Le jardin (cad. C 1773) : classement par arrêté du 18 septembre 1952

Origine et histoire

L’Hypogée des Dunes, dit aussi hypogée de Mellebaude, est un monument funéraire situé à Poitiers. Installé durant le Haut Moyen Âge, probablement au VIIe ou VIIIe siècle, il se trouve au cœur d’une nécropole le long de l’ancienne voie de Bourges. Il a été mis au jour accidentellement en 1878 lors de travaux de décapement dirigés par le commandant du génie Rothmann pour établir un parc à fourrages près des casernes d’artillerie. La découverte éveilla l’intérêt du père Camille de La Croix, qui ne put fouiller sur le terrain militaire et entreprit des recherches sur une parcelle contiguë à l’ouest, le Chiron des martyrs ; il y mit au jour 313 sépultures et, le 24 décembre 1878, l’hypogée lui-même, enfermé dans une construction octogonale intérieure et circulaire extérieure. L’édifice fut classé au titre des Monuments historiques le 12 juillet 1886, classement étendu au jardin archéologique le 18 septembre 1952. Depuis 1908, l’hypogée est abrité par un bâtiment de protection de style néo-mérovingien destiné à sa conservation.

Aménagée pour devenir la sépulture de l’abbé Mellebaude, la chapelle funéraire conserve plusieurs murs ornés de traces de décors peints polychromes ainsi qu’un ensemble remarquable de sculptures et de bas-reliefs. De dimensions modestes, l’édifice était vraisemblablement voûté en plein-cintre, couvert de tuiles et partagé en deux espaces de dimensions semblables, séparés par une marche décorée de rosaces et d’une inscription latine ; un arcosolium a probablement abrité la tombe de l’abbé. Une grande partie des sculptures retrouvées pourrait provenir d’autres monuments poitevins du Haut Moyen Âge, et cet ensemble, d’une grande richesse, est considéré comme unique en Europe. L’accès se fait par quelques marches ornées d’emblèmes chrétiens — serpents, poissons et lierre — qui évoquent certains chancels ; ces pierres et d’autres éléments gravés d’inscriptions bibliques, dont un texte de Mellebaude proclamant sa foi trinitaire, pourraient être des remplois. Des cabochons de verre trouvés dans l’édifice proviennent de la nécropole romaine avoisinante. Au fond de l’espace principal subsiste un autel, unique vestige du passé liturgique.

Le sol dallé de calcaire contenait à la découverte une dizaine de sarcophages, sans doute attirés par la sépulture de Mellebaude, et autour de l’hypogée trente-cinq personnes furent inhumées dans des sarcophages, certains destinés à de nouveau-nés, signe d’une volonté de préserver l’âme d’enfants non baptisés. Le site, classé Monument historique et Musée de France, est fermé au public depuis 1998 pour raisons de conservation ; il reste toutefois accessible sur rendez-vous aux spécialistes et est exceptionnellement ouvert au public lors des Journées Nationales de l’Archéologie et des Journées Européennes du Patrimoine, en attendant une réouverture après restauration.

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