Immeuble, ancienne imprimerie Royer en Meurthe-et-Moselle

Immeuble, ancienne imprimerie Royer

  • 54000 Nancy
Immeuble, ancienne imprimerie Royer
Immeuble, ancienne imprimerie Royer
Crédit photo : Doique - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

3e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Façade sur rue (cad. BW 385) : inscription par arrêté du 13 juillet 1994

Origine et histoire

L'immeuble de l'ancienne imprimerie Royer a été construit en 1900 pour Jules Royer, fondateur de l'entreprise en 1868, sur des plans de l'architecte nancéien Lucien Weissenburger. La date et l'attribution sont portées sur l'angle gauche de la façade. Les planchers, y compris celui du rez-de-chaussée, ont été réalisés en béton armé par l'entreprise France-Lanord et Bichaton, concessionnaire du système Hennebique, tandis que le reste du gros-œuvre fut assuré par l'entreprise nancéienne Bernanose. Le décor sculpté en hauts-reliefs de la façade est l'œuvre d'Ernest Bussière, dont la signature figure également sur l'angle gauche. Le bâtiment illustre une conception rationaliste inspirée de l'atelier Vallin et se distingue comme le premier édifice industriel à introduire, dans ses zones clés, une décoration naturaliste Art nouveau. Sa façade polychrome mêle briques et pierres et met en valeur une structure métallique apparente : des poutrelles en « i » permettent d'ouvrir de larges baies favorisant l'éclairement des ateliers. L'imprimerie Royer, fondée par Jules Royer, s'est spécialisée dans la lithographie, la typographie, la phototypie et l'édition de cartes postales. Initialement installée rue Saint-Dizier puis rue de la Salpêtrière, l'entreprise se développe à partir des années 1880, oriente sa production vers les cartes postales et adopte la phototypie, procédé dont elle est la première utilisatrice à Nancy. Elle emploie des collaborateurs tels qu'Albert Bergeret, nommé à la tête de l'atelier de phototypie avant de fonder sa propre imprimerie en 1898. À la mort de Jules Royer en 1900, son fils Paul prend la direction de l'entreprise, qui passe d'une petite structure d'origine à plusieurs centaines d'ouvriers au début du XXe siècle. Sous la direction de Paul Royer, l'imprimerie s'engage dans la vie artistique locale et participe à la diffusion de l'Art nouveau, notamment par la production de cartes postales, d'albums publicitaires pour la Compagnie des chemins de fer de l'Est et d'imprimés commerciaux pour les Magasins réunis. Parmi ses clients figure Émile Gallé, pour lequel l'imprimerie réalise le livret d'exposition et le reçu de paiement liés à l'Exposition universelle de Paris. L'activité de l'imprimerie prend fin à cet emplacement en 1988 ; le bâtiment a depuis été transformé en bureaux et en logements. La façade est protégée au titre des monuments historiques par arrêté du 13 juillet 1994, dans le cadre d'une campagne régionale de valorisation de l'Art nouveau.

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