Origine et histoire
Le musée de l'Ardenne est un musée de France municipal de la ville de Charleville-Mézières, installé dans les bâtiments de la Place Ducale. Il occupe plusieurs constructions édifiées du XVIIe au XXe siècle, organisées autour d'une cour intérieure et d'un jardin, et offre un passage public reliant la Place Ducale à la place Winston-Churchill. L'ensemble des pavillons de la Place Ducale bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques, classé en 1944 et inscrit en 1980. Le musée a été rénové par les architectes François Peiffer, Bruno Freycenon, Franck Plays et Christian Vanelle, qui ont ajouté une extension moderne en verre et acier. Il présente ses collections sur une surface de 3 400 mètres carrés.
Le parcours muséographique, principalement chronologique, débute au sous-sol par les collections archéologiques. Celles-ci rassemblent bijoux, armes, objets de la vie quotidienne et sculptures issus de fouilles dans les Ardennes, parmi lesquelles figurent les vestiges remarquables des tombes à char de Bourcq et de Semide. On y trouve notamment une fibule polylobée, un phalère aux svastikas de Bourcq, un torque à gros tampons et des appliques provenant de la tombe à char de Semide. Au rez-de-chaussée, l'auditorium met en valeur par mapping vidéo les vestiges d'une fresque gallo-romaine de six par huit mètres découverts dans le quartier de Montcy-Saint-Pierre. Une salle est dédiée aux fonds mérovingiens, qui comprend notamment une cruche en verre soufflé et sa réplique miniature.
La salle des armes, au premier étage, expose l'essentiel des modèles produits par la manufacture d'armes de Charleville, dont le modèle de 1777 embarqué par le marquis de Lafayette sur l'Hermione pour équiper les insurgés américains, ainsi que des modèles de production privée. L'apothicairerie de l'Hôtel-Dieu Saint-Louis (1756) présente ses boiseries et ses 120 pots de faïence au public. Le musée conserve une importante collection de monnaies des principautés d'Arches, Château-Regnault et Bouillon, parmi lesquelles figurent un ducat d'or de Charleville et des pistolets (Champeau, Cassan-Nautre). Deux salles sont consacrées aux arts de la marionnette : l'une expose des marionnettes du monde et leurs techniques ainsi que des créations contemporaines, l'autre accueille des expositions semi-temporelles et un parcours familial. Depuis le musée, on peut observer le mécanisme de l'horloge à automates surnommée « le grand marionnettiste », qui se met en action à chaque heure sur la place Winston-Churchill.
Les collections de Beaux-Arts réunissent peintures et sculptures d'artistes ardennais — Jean-Baptiste Couvelet, Eugène Damas, Paul Gondrexon, Alphonse Colle, Aristide Croisy — ainsi que des tableaux déposés au titre des MNR, comme Alfred Sisley, Henri Fantin-Latour et Johan Barthold Jongkind. Le deuxième étage témoigne du passé industriel des Ardennes, avec des exemples de fonte Corneau-Deville et les vitraux du château Marcadet. Le musée conserve aussi maquettes et objets divers illustrant le patrimoine local.
Il présente chaque année entre trois et cinq expositions temporaires, dont une consacrée aux arts de la marionnette en lien avec le Festival mondial des théâtres de marionnettes. Parmi les expositions récentes figurent des présentations consacrées à Jean Héraux (2007), aux traditions de marionnettes du Nord-Est de l'Europe et au projet « Onkalo » par Dominique Dauchy (2017), à la sortie de la Première Guerre mondiale et à la figure d'Augustin Trébuchon (2018), à la traduction en 3D d'œuvres issues des collections en partenariat avec l'association Valentin Haüy (2018), ainsi que des rétrospectives sur Robert Roynette et Corinne Deville et un panorama du festival de marionnettes (2019). Le parcours permanent intègre des dispositifs tactiles issus du partenariat avec l'association Valentin Haüy.