Immeuble dit Hôtel de l'Impératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch à Paris 8ème dans Paris 8ème

Patrimoine classé Hotel particulier classé

Immeuble dit Hôtel de l'Impératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch

  • 2 Rue de l'Élysée
  • 75008 Paris 8e Arrondissement
Hôtel de lImpératrice Eugénie - Paris 8ème
Immeuble dit Hôtel de lImpératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch
Immeuble dit Hôtel de lImpératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch
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Immeuble dit Hôtel de lImpératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch
Crédit photo : NickK - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Frise chronologique

Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1861
Construction initiale
1878-1882
Agrandissement et transformation
1967
Annexe présidentielle
2002
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'immeuble en totalité (cad. 08-03 BP 11) : classement par arrêté du 30 octobre 2002

Personnages clés

Hector-Martin Lefuel Architecte ayant potentiellement construit l'hôtel en 1861 pour l'impératrice Eugénie.
Émile Pereire Propriétaire du terrain vendu à l'impératrice Eugénie pour la construction de l'hôtel.
Impératrice Eugénie Propriétaire initiale de l'hôtel, ayant fait construire l'édifice en 1861.
Baron Maurice de Hirsch Propriétaire ayant agrandi et transformé l'hôtel à la fin du XIXe siècle.
Léon Châtenay Architecte responsable des travaux d'agrandissement et de transformation de l'hôtel pour le baron de Hirsch.
Émile Peyre Architecte ayant conçu l'escalier d'honneur de l'hôtel.
Théodor Herzl Personnalité ayant commenté l'escalier de l'hôtel, le trouvant grandiose et impressionnant.

Origine et histoire de l'Hôtel Particulier

L'immeuble, dit Hôtel de l'Impératrice Eugénie ou hôtel du Baron Hirsch, est un hôtel particulier du 8e arrondissement de Paris, situé aux nos 2 rue de l'Élysée et 24 avenue Gabriel. Construit peut‑être par Hector‑Martin Lefuel en 1861 pour l'impératrice Eugénie, il fut agrandi à la fin du XIXe siècle par le baron Maurice de Hirsch sous la direction de l'architecte Léon Châtenay (1878-1882). Les boiseries rocaille en chêne de la salle à manger proviennent du château de Bercy et ont été remontées dans l'hôtel. L'édifice constitue aujourd'hui une annexe du palais de l'Élysée et abrite depuis 1967 certains services de la présidence, notamment la cellule dédiée aux affaires africaines et malgaches.

En 1861 Émile Pereire mit en vente un vaste terrain contigu au palais de l'Élysée, bordé par la rue alors nommée rue de la Reine‑Hortense, où le règlement d'urbanisme interdisait les usages commerciaux ou professionnels. Le long de la rue furent érigés de petits hôtels particuliers d'un style homogène, inspirés des maisons géorgiennes londoniennes avec perrons, cinq marches et cours anglaises. L'impératrice acquit une parcelle à l'angle de l'avenue Gabriel et fit édifier au no 2 de la rue de l'Élysée un hôtel de trois étages dont les fenêtres donnaient sur la rue et sur un jardin s'étendant jusqu'à l'avenue. Elle y logea des amis de passage, y chercha de l'intimité et y hébergea éventuellement sa mère ; l'hôtel fut prêté à la princesse Anna Murat puis loué à un particulier.

Après la chute du Second Empire, l'hôtel et les maisons voisines furent vendus en 1878 par Eugène Rouher, mandataire de la comtesse de Teba, au baron Maurice de Hirsch. Le nouveau propriétaire fit d'abord transformer complètement les intérieurs tout en conservant un salon bleu décoré d'un grand panneau représentant le Prince impérial peint par A. Jourdan. Estimant la demeure trop exiguë, le baron racheta les hôtels des nos 4, 6 et 8 rue de l'Élysée ainsi que l'hôtel des nos 24‑26 avenue Gabriel, puis réunit cet ensemble d'un demi‑hectare. D'importants travaux confiés aux architectes Peyre et Châtenay harmonisèrent les bâtiments mitoyens et séparés pour constituer une résidence unifiée.

L'accès se faisait soit par une grille sur l'avenue Gabriel débouchant sur un jardin et un pavillon de gardien, soit par deux portes cochères rue de l'Élysée, l'une pour les invités et l'autre pour le service. Le premier corps de bâtiment conservé comprenait office, cuisine en sous‑sol et une grande salle à manger éclairée sur la rue et le jardin, ornée des boiseries du château de Bercy et de dessus‑de‑porte peints par Jean‑Baptiste Monnoyer, encore en place. La salle se prolongeait par un grand salon blanc lambrissé entouré de vitrines abritant des porcelaines de Saxe et par deux petits salons, le tout accessible depuis un vestibule de marbre blanc.

Une galerie reliait ce corps de bâtiment au deuxième logis sur l'avenue Gabriel ; elle était meublée de commodes de marqueterie de Boulle et conduisait à une salle des fêtes de style Louis XIV, capable d'accueillir deux mille convives et éclairée par des lustres en cristal de Bohême. Une véranda s'étendait sur le jardin depuis cette galerie. Le second corps abritait un escalier d'honneur conçu par Émile Peyre, réalisé en marbre blanc veiné de vert avec une large première volée en ligne droite et des volées latérales conduisant aux salons du premier étage ; la cage d'escalier était richement ornée de motifs, de peintures signées Chevallier, de tableaux anciens et de sculptures décoratives. La réalisation de cet escalier coûta plusieurs millions de francs et suscita des commentaires contrastés : Édouard Drumont le jugeait disproportionné tandis que Theodor Herzl le trouva grandiose et impressionnant.

Les pièces de réception renfermaient un mobilier et des œuvres d'art précieux, dont une salle Renaissance avec une cheminée provenant du château de Montal, un salon Louis XVI orné d'un portrait de Louis XVI par Callet, un petit salon de la baronne inspiré de Watteau et un jardin d'hiver décoré de tapisseries de Beauvais. Le second corps comprenait des cuisines, des offices et des locaux de service en sous‑sol, deux étages nobles, des combles et des chambres desservies par un ascenseur, tandis que le premier corps offrait environ une trentaine de chambres avec sanitaires. Un troisième bâtiment destiné aux communs et aux écuries comprenait remises pour huit voitures, une écurie pour dix‑huit chevaux, des boxes, une sellerie luxueuse et des pièces de service sur plusieurs niveaux ; des écuries supplémentaires furent même aménagées à l'étage et un ascenseur pour chevaux installé.

L'hôtel fut le lieu de réceptions prestigieuses jusqu'à la mort du fils unique du baron en 1887, après quoi le couple cessa de recevoir à grande échelle et condamna la salle des fêtes. Le baron y installa également des bureaux pour ses œuvres philanthropiques. Après le décès du baron en 1896, la baronne résida principalement au château de Beauregard à La Celle‑Saint‑Cloud avec son fils adoptif Raymond ; elle mourut en 1899 et légua ses biens à ses sœurs et enfants adoptifs.

Plusieurs projets publics d'acquisition ou d'affectation furent évoqués au début du XXe siècle, notamment pour loger chefs d'État en visite ou le ministère des Colonies, mais ils échouèrent en raison du coût ou de l'interdiction d'activités commerciales dans ces bâtiments. Mis aux enchères après le décès des sœurs de la baronne, l'hôtel ne trouva pas d'acquéreur et la famille dut le scinder en deux lots mis à prix à deux millions de francs chacun, obtenant finalement un prix inférieur aux dépenses de décoration engagées trente ans plus tôt. De 1949 à 1962 l'hôtel hébergea la Maison de la pensée française, qui y exposa notamment des œuvres artistiques.

Aujourd'hui, les nos 2 et 4 rue de l'Élysée abritent des services de la présidence de la République, tandis que les nos 6 et 8 sont des résidences privées ; le corps de bâtiment du 24 avenue Gabriel a été démoli vers 1960 et remplacé par un immeuble en copropriété, le jardin a été partagé mais les grilles d'origine conservées. Ce qui subsiste de l'hôtel au no 2 rue de l'Élysée a été classé au titre des monuments historiques en 2002.

Liens externes