Origine et histoire
La demeure dite Margarance, située à Saint‑Louis‑de‑Montferrand (Gironde), est un logis du XVIIIe siècle comportant un rez‑de‑chaussée, un étage et un grenier éclairé par des œils‑de‑bœuf. La façade sur rue présente un appareil en saillie, deux fenêtres à encadrement mouluré et une agrafe centrale à chaque niveau, séparées par une corniche plate, tandis que des piliers à pilastres plats supportent une grille en ferronnerie. La façade sur jardin, plus importante, s’organise autour de fenêtres et de pilastres ; l’embarcadère en bord de Garonne est ombragé par une allée d’ormeaux centenaires. Au XIXe siècle, la maison de maître et le domaine semblent regrouper plusieurs édifices désignés sous les noms de Locq et Margarance. Les plans anciens, notamment le plan des Marais et la carte de Belleyme, mentionnent diverses constructions implantées au milieu des vignes sur la côte dite des Cailloux et entourées de canaux d’irrigation. À la lisière du chemin se trouvaient le logis, la cour, le portail et les dépendances, formant un premier ensemble ; au sud, une construction isolée et, plus loin, deux bâtiments perpendiculaires dont l’un longeait la route constituaient un deuxième et un troisième ensemble. Deux embarcadères et un jardin le long de la Garonne complétaient l’ensemble ; cette disposition générale s’est maintenue malgré des modifications et des démolitions, le domaine restant dans la famille des négociants bordelais Gradis jusqu’à aujourd’hui. Le logis, son décor intérieur et les portails — à l’exception des grilles — semblent avoir été réalisés au milieu du XVIIIe siècle ; des dépendances portent la date de 1762 mais ont été remaniées au XIXe siècle ou partiellement détruites au XXe siècle. Certaines ouvertures et murs du deuxième bâtiment appartiennent à des constructions antérieures du XVIIe siècle, fortement remaniées au dernier quart du XIXe siècle. Le troisième ensemble comprenait un long bâtiment du troisième quart du XVIIIe siècle, démoli lors de l’enquête, et une dépendance remaniée au XIXe siècle puis au troisième quart du XXe siècle. Un pavillon de jardin a été édifié près de la Garonne au deuxième quart du XXe siècle ; le jardin a perdu son bassin, qui était alimenté par un puits artésien. Le domaine et sa maison de maître appartiennent à la famille Gradis depuis le XVIIIe siècle ; Gaston Gradis y venait se ressourcer et s’y occuper de la vigne à son retour du Maroc. Le monument est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 mai 1966.