Origine et histoire
La Sapinière est un immeuble, dit « villa », situé à Hermanville-sur-Mer (Calvados), construit par Hector Guimard en 1899 et constituant le seul exemple connu d'ouvrage collectif qu'il a réalisé pour la villégiature. Les façades, les toitures et l'assiette des sols de la parcelle sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 2015. L'édifice se trouve à l'angle de la rue du Pré-de-l'Isle (n°567) et de la rue des Ombrages (n°160) ; la rue du Pré-de-l'Isle est un ancien chemin parallèle à la mer, l'avenue Henri-Gravier ayant été tracée ultérieurement. On peut atteindre le front de mer, situé à environ 75 m, par une venelle aujourd'hui nommée allée Armand Fichot. L'immeuble a été réalisé pour le Parisien Jean-Auguste Barthélémy. Initialement, le rez-de-chaussée abritait des boutiques et les étages des appartements destinés à la location saisonnière. Implantée à l'extrémité ouest d'Hermanville-sur-Mer, à la limite avec Lion-sur-Mer, la construction repose sur des caves et comporte trois niveaux d'élévation, le dernier étant sous combles. Le plan forme un bâtiment concave composé de deux ailes en équerre. Certains éléments d'angle ont été dévalorisés par la disparition des menuiseries et de la terrasse-balcon en bois, de même que les bow-windows qui existaient au niveau de cette terrasse. Au rez-de-chaussée, les façades alternent parements de briques, enduits imitant des joints et quelques pierres de taille et moellons qui soulignent les arcatures et l'articulation autour de la porte d'entrée et des vitrines commerciales. Les étages recourent principalement au moellon à tête dressée, dont les formes et les saillies structurent l'édifice. Les encadrements des ouvertures associent briques, galets et linteaux en pierre de taille, créant un jeu de lignes et de couleurs qui anime la façade, même si de nombreux balcons et fenêtres ont été remplacés. À l'arrière, une coursive et un escalier en béton donnant accès au rez-de-chaussée ne sont pas d'origine. Sous certaines fenêtres, l'architecte a procédé à des remplages de galets, allusion architectonique au lieu d'implantation et à sa symbolique. Des photographies montrent l'immeuble autour de 1900, en 2013 sans son balcon d'origine, et la façade arrière en 2020. Les renseignements figurent notamment sur le portail du Calvados, le portail de l'Art nouveau et le portail des monuments historiques français.