Origine et histoire
La Maison du Figaro, située au 42, la Canebière dans le 1er arrondissement de Marseille, a été conçue par l'architecte Pierre Pavillon et réalisée par Jean-Claude Rambot entre 1673 et 1675. Cet hôtel particulier, remarquable par ses pilastres majestueux à chapiteaux corinthiens encadrant les travées de fenêtres, s'inscrit dans les travaux d'aménagement qui ont créé une nouvelle avenue alors appelée le Cours, correspondant aux actuels cours Belsunce et Saint-Louis. Ces travaux ont été rendus possibles par la destruction des remparts médiévaux et la construction d'une nouvelle enceinte sous la direction de Nicolas Arnoul. La façade donnant sur le Cours Saint-Louis formait à l'origine un ensemble de treize travées conçu par Mathieu Portal pour trois propriétaires — Mme de Cauvet, M. Bourgarel et M. Bonefay — réparties en quatre, cinq et quatre travées ; seules cinq travées subsistent aujourd'hui après la suppression progressive de huit travées. L'ensemble a d'abord perdu une travée au nord en 1860 lors de l'élargissement de la Canebière, opération décidée par le conseil municipal le 3 août 1857 et approuvée par décret impérial le 16 juin 1859 afin de créer une grande avenue reliant les Réformés au Vieux-Port. Pour permettre ces travaux, la première travée donnant sur le cours Saint-Louis a été supprimée et la façade sur la Canebière a ensuite été refaite à l'identique mais en ciment par l'entreprise Désiré Michel. Sept autres travées ont ensuite été supprimées dans la partie sud pour laisser place à un immeuble en béton armé. En 1867, l'ouverture au rez-de-chaussée d'un magasin nommé « Grand Bazar Figaro », qui a conservé cette enseigne plus de soixante-dix ans, a valu à l'immeuble son nom courant de « Maison du Figaro ». En 1941, le propriétaire M. Hermann, d'origine juive, a été déporté et l'immeuble réquisitionné par le gouvernement de Vichy ; il a ensuite été occupé par le Parti populaire français et fait l'objet d'un attentat de la Résistance le 27 février 1944. À la Libération, l'immeuble est revenu à l'Assistance publique qui l'a loué à un marchand d'articles de confection pour femmes. La ville de Marseille l'a acquis par délibération du 13 mai 1993 et y a installé les services de la communication, dont la « Revue Marseille ». Propriété de l'association culturelle Espaceculture, la Maison du Figaro est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 6 décembre 1949.