Origine et histoire
Situé 41, rue Nationale à Lectoure, à proximité de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais, cet immeuble est un ancien hôtel particulier souvent appelé hôtel Ducassé. Il ne faut pas le confondre avec l'hôtel des Trois Boules, qui eut un propriétaire commun. La demeure, dont certaines salles témoignent d'une origine ancienne, est attribuée au XIIe siècle. Les peintures murales qui ornent les voûtes permettent cependant de dater la décoration du début du XIVe siècle, voire du premier tiers de ce siècle. Un bâtiment relié par une galerie a été édifié au nord au XVIe siècle et l'étage de la demeure a été reconstruit à cette époque ; des réaménagements ont également été réalisés au début du XIXe siècle. En 1682 la maison appartenait à Pierre Ducassé, juge-mage et président à la sénéchaussée et présidial d’Armagnac, dont le nom a fini par désigner l'hôtel. La façade donnant sur la rue, en pierre de taille, présente deux étages ponctués chacun de trois grandes fenêtres et est couronnée d'une corniche simple ; le rez-de-chaussée comporte à droite une large porte à deux battants, à arc surbaissé entre deux pilastres, tandis que la partie gauche a été transformée en vitrine commerciale, masquant son état primitif. L'intérêt principal se trouve à l'intérieur, dans deux salles voûtées en berceau brisé dont l'intrados conserve des fragments de peinture couvrant les deux tiers du berceau. Le décor est essentiellement abstrait : un faux appareil simulé, avec des joints tracés en trait noir, subdivise la surface en « pierres » qui sont elles‑mêmes ornées de dessins géométriques en teintes opposées. La répétition de cet appareil est interrompue au faîte du berceau, où une bande axiale parcourt toute la longueur de la voûte et alterne motifs géométriques et figures animales. Les motifs géométriques associent des carrés coupés par une croix, des diagonales et des variations de coloris ; les animaux, peints en ocre jaune, sont inscrits dans des cadres rectangulaires sur fond gris brun. Ces deux salles voûtées, qui conservent encore pour partie leur décor d'origine, ont été inscrites aux Monuments historiques par arrêté du 6 janvier 1959.