Origine et histoire
La rue Guérin, à Autun (Saône-et-Loire), a été ouverte à la fin du XVIIIe siècle pour relier le quartier médiéval des Marchaux au centre-ville par la place du Champ-de-Mars. Elle part de la place du Champ-de-Mars, au croisement avec les rues Jeannin et de Lattre-de-Tassigny, et rejoint un carrefour avec la grande rue Marchaux, la rue Mazagran et la rue Maître-Georges-Martin ; elle croise également les rues Deguin, de l'Horloge et du Puits-Charpiot. La voie porte le nom d'une ancienne famille d'Autun et de Couches, qui a aussi laissé son nom au château de la Tour Guérin ; pendant la Révolution elle fut appelée rue Pas-de-Charge. Plusieurs vestiges de l'antique Augustodunum ont été découverts le long de la rue, autrefois dénommée « rue aux Garins » : en 1841, une mosaïque entourée de marbre blanc a été mise au jour au n°1, et en 1863 un fragment d'inscription, interprété par Harold de Fontenay comme évoquant Augustodunum, a été trouvé à proximité. Le tracé vers le nord-est, qui relie le Champ-de-Mars à la porte haute de la ville basse de Marchaux, est ancien ; la rue a été ouverte vers 1784 en même temps que la rue de l'Arquebuse pour faciliter la circulation des voitures vers l'est. Jusqu'au XVIIIe siècle, la rue Guérin se prolongeait au-delà de son terme actuel jusqu'à une vaste place appelée place Maubert, puis formait un angle droit vers le nord-ouest pour s'achever devant la chapelle de la Bondue ; au début du XIXe siècle la place Maubert fut supprimée et la portion concernée remplacée par les rues de la Bondue et Mazagran. Parmi les bâtiments remarquables figurent deux commerces dont la façade ou le décor ont été inscrits au titre des monuments historiques et labellisés « Patrimoine du XXe siècle ». La boucherie Varmenot, au n°4, conserve un décor daté de 1900 inscrit aux monuments historiques depuis 1995 et labellisé « Patrimoine du XXe siècle », avec notamment des faïences murales représentant des paysages avec des bovins et un comptoir en marbre. La boucherie Saint-Louis, au n°29, dite aussi boucherie Henriot et édifiée entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, porte une plaque des fondeurs indiquant « Jules Mareschale et G. Petitdidier, 185 rue d'Allemagne Paris » ; sa façade Art nouveau, inscrite en 1995 et labellisée « Patrimoine du XXe siècle », présente des panneaux de marbre et des peintures sous verre appliquées sur une structure en fonte aux couleurs noir, bleu et or, surmontée d'un lambrequin en zinc. Les peintures représentent des iris bleues au-dessus de deux bovins dorés en ronde-bosse, et quelques crochets en dent-de-loup, qui servaient à suspendre la viande, subsistent encore.