Imprimerie Mame à Tours en Indre-et-Loire

Imprimerie Mame

  • 37000 Tours
Imprimerie Mame
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Imprimerie Mame
Crédit photo : Arcyon37 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

La partie d'origine de l'imprimerie (cad. EL 33) : inscription par arrêté du 23 mars 2000

Origine et histoire

L'imprimerie Mame, implantée à Tours depuis la fin du XVIIIe siècle, trouve son origine dans l'activité familiale initiée par Pierre-Charles et reprise par son fils Armand en 1796. Au XIXe siècle, l'entreprise s'étend dans le Vieux-Tours et connaît un important développement industriel, atteignant en 1866 un chiffre d'affaires de 3,50 millions de francs-or, 1 500 ouvriers et l'emploi de trente machines à vapeur. La maison Mame reste dirigée par plusieurs membres de la famille, dont Ernest Mame (1805-1883), Alfred Mame (1811-1893) et leurs descendants Paul (1833-1903), Armand (1864-1926) et Alfred (1909-1994). L'usine historique est entièrement détruite lors de l'arrivée des Allemands le 19 juin 1940, puis les ateliers et tout le stock de livres sont à nouveau anéantis par des bombardements alliés le 20 mai 1944. Après la guerre, l'imprimerie s'installe provisoirement près de la gare de Tours. À partir de 1950 une nouvelle usine est édifiée sur un terrain de 3,5 hectares en bordure de Loire ; sa construction, menée entre 1950 et 1953, est conduite par l'architecte Bernard Zehrfuss, associé à Jean Drieu la Rochelle et Jean Marconnet, avec la collaboration de l'ingénieur-architecte Jean Prouvé et du peintre Edgar Pillet. La maîtrise d'œuvre technique associe également les ingénieurs Tramond et Barral, l'entrepreneur J. Guillemot et la supervision de la société des Grands Travaux de l'Est. Conçue dans l'esprit de la Synthèse des Arts, l'imprimerie adopte une architecture rigoureuse, orthogonale, modulaire et fonctionnelle, comprenant une tour pour les bureaux et un volume bas pour les ateliers reliés par une passerelle. Les ateliers, organisés en ossature de poteaux et poutres en béton, forment un vaste volume qui a nécessité un éclairage zénithal maîtrisé. Pour cela Prouvé a mis au point et installé 672 sheds préfabriqués en aluminium, courbes et autoportants, posés sur une structure métallique : une innovation utilisée ici pour la première fois et présentée comme une première en Europe, qui assure l'éclairage zénithal des ateliers. Prouvé a aussi réalisé quatre pavillons en aluminium sur la toiture-terrasse de la tour administrative, équipés de baies vitrées et de hublots colorés ; l'un d'eux, remarquable, accueillait la salle de réunion dont la toiture prend la forme d'une coque débordante. Le peintre Edgar Pillet a décoré les cloisons intérieures par des fresques abstraites et a dessiné le mobilier de bureau en tubes métalliques, créé spécifiquement pour l'usine. Certains éléments initiaux, comme les peintures murales de Pillet, ont disparu à la suite d'aménagements internes successifs, qui ont notamment doublé et agrandi les ateliers et modifié les cloisonnements. D'autres composants portent des mentions techniques ou d'origine : une tête de Gutenberg orne le fronton au‑dessus de la porte d'entrée, des conteneurs des ateliers proviennent de Gantois et les grilles entourant l'usine ont été réalisées à Saint‑Dié dans les Vosges. L'ensemble du projet a reçu en 1954 le grand prix d'architecture industrielle de Milan. L'agence Marconnet à Tours a assuré deux extensions du bâtiment en 1964. La partie originelle de l'imprimerie est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 23 mars 2000. En 1980 la famille cède l'entreprise à Desclée de Brouwer, progressivement reprise par le groupe Média Participations ; des difficultés judiciaires conduisent à l'abandon des installations de Tours à partir de 2010. Après une réhabilitation, le site a été reconverti et inauguré le 6 octobre 2016 comme « Cité de la création et de l'innovation » (site Mame).

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