Origine et histoire
Le jardin des Prébendes d'Oé, situé au cœur de Tours entre la rue des Prébendes, la rue Roger Salengro, la rue Lakanal et la rue du Boisdenier, a été créé en 1872 par les frères Bühler sur d'anciens potagers implantés sur un site marécageux acheté par la ville en 1860. Ces potagers, dont les revenus formaient autrefois les « prébendes » versées au prévôt d'Oé, étaient traversés par le ruisseau de l'Archevêque, désormais canalisé pour traverser le jardin d'est en ouest et entourer une île plantée de cyprès chauves. Le projet, préparé depuis une dizaine d'années, fut engagé après la guerre de 1870 et réalisé entre 1872 et 1874 afin d'offrir du travail aux ouvriers au chômage ; la création du parc fut confiée à Eugène Bühler, qui en suivit ensuite l'évolution et modifia certaines plantations en 1884. Conçu à l'anglaise, le jardin s'organise autour de larges allées sinueuses — dont une circule toujours en périphérie — et oppose de vastes pelouses à des massifs boisés où les arbres sont regroupés par essence : cèdres, platanes, séquoias géants et tilleuls forment des bosquets contrastant avec les espaces ouverts. Fidèles à la spécialité des frères Bühler, plusieurs espèces exotiques y ont été introduites, parmi lesquelles le ginkgo biloba, le chêne rouge d'Amérique et divers cèdres. Le jardin comprend des kiosques à musique, une fontaine et plusieurs statues d'écrivains tourangeaux, notamment Pierre de Ronsard, Jean-Baptiste Marie Meusnier de La Place et Honorat de Bueil de Racan. Labellisé « Jardin remarquable », il a également inspiré des artistes et des écrivains : Léopold Sédar Senghor lui a consacré un poème, Paul Celan y a dédié un poème intitulé Im Park (mentionnant « Tours, Jardin des Prébendes, 6.6.1939 »), et le cinéaste Pierre Etaix l'a utilisé comme décor dans son film Le Grand Amour.
