Jardin des Vestiges de Marseille à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Jardin

Jardin des Vestiges de Marseille

  • Place de la Bourse
  • 13001 Marseille 1er
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Crédit photo : Vincent - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Les restes d'un mur grec, dit mur de Grinas, sous la place de la Bourse : classement par arrêté du 22 décembre 1916 - La parcelle n° 12 (9660 m2) près des rues Henri-Barbusse, de la Reine Elisabeth et de Bir-Hakeim, renfermant des vestiges de diverses périodes antiques (cad. I 12) : classement par arrêté du 18 décembre 1972

Origine et histoire du Jardin des Vestiges

Le Jardin des Vestiges, situé derrière le Centre Bourse dans le 1er arrondissement de Marseille, protège les vestiges du port antique et fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques. Le site a été mis au jour en 1967 lors des travaux du Centre Bourse ; environ 10 000 m² ont été classés, tandis que la zone restante, évaluée à 20 000 m², a été dédiée à la construction du centre commercial. Le jardin, aménagé par l’architecte paysagiste Joël‑Louis Martin, dépend aujourd’hui du Musée d’histoire de Marseille ; il a été ouvert au public en 1983 et rénové de septembre 2018 à septembre 2019, puis rouvert le 20 septembre 2019. Les fouilles, conduites pendant une dizaine d’années par la direction des Antiquités historiques et le CNRS, ont été complétées par des sondages ultérieurs, notamment en 1994.

Le site correspond à une zone de contact entre la ville antique, située au nord du vieux port et englobant la butte de Saint‑Jean Saint‑Laurent, la place des Moulins et la butte des Carmes, et une aire suburbaine et portuaire extérieure aux remparts. Le jardin, entouré sur trois côtés par le centre commercial, a été conçu pour mettre en valeur les vestiges issus de l’une des plus importantes fouilles urbaines d’après‑guerre en France ; les objets découverts sont exposés au musée.

À l’époque grecque, le vieux port s’étendait plus à l’est et remontait vers le nord‑est en formant la « corne du port », qui débouchait sur une zone marécageuse ; l’emplacement de l’église des Augustins se trouvait alors en bordure du port. Les quais visibles aujourd’hui datent de l’époque romaine et sont conservés sur 180 mètres ; des escaliers de déchargement sont encore lisibles. Le plan d’eau s’est progressivement ensablé et transformé en dépotoir où furent abandonnés vaisselle et objets divers ; une épave longue de 23 mètres, enfouie dans la vase vers le IIIe siècle, a été mise au jour, traitée par lyophilisation et exposée au musée.

Dans la partie nord‑ouest, la fouille a mis au jour des fortifications grecques et une portion de voie nord‑sud attribuée au VIe siècle av. J.‑C. Un premier rempart, avec un socle en calcaire blanc de Saint‑Victor et une élévation en briques crues, date de la fin du Ve siècle av. J.‑C. ; il était lié à un grand puits public aujourd’hui disparu. Le rempart archaïque a été reconstruit probablement dans la seconde moitié du IVe siècle av. J.‑C., avec un socle de pierre et une élévation en blocs de tuf remplaçant la brique, et comportait une porte ouvrant sur la route d’Italie, flanquée de tours et précédée d’un fossé. Vers la seconde moitié du IIe siècle av. J.‑C., l’enceinte fut à nouveau reconstruite à grande échelle en blocs de calcaire rose provenant du cap Couronne ; ce rempart, construit selon la technique militaire grecque avec deux parements et un remplissage de déchets, défendit la ville lors du siège de Jules César en 49 av. J.‑C. et resta en fonction jusqu’au haut Moyen Âge.

Le « mur de Crinas », découvert en 1913 et classé en 1916 mais daté du IIe siècle av. J.‑C., correspond au parement externe de ce rempart, l’élément interne ayant disparu mais se retrouvant dans les fondations ; une chantepleure est encore visible. La porte d’Italie était encadrée par deux tours érigées à l’est des constructions du IVe siècle : la tour nord, carrée et de 10,50 m de côté, est accolée au mur de Crinas et porte des marques de carriers, tandis que la tour sud, dite « penchée », a vu son parement oriental s’affaisser en raison du terrain marécageux ; elle mesurait environ 10,30 m de côté et ne conserve que son parement oriental percé de deux meurtrières. Ces tours, qui pouvaient atteindre entre 12 et 15 m de hauteur, étaient reliées par une courtine de 22 m à une tour rectangulaire de 7,8 × 8,4 m ; la courtine a été partiellement restituée pour rendre lisible le dispositif défensif.

En avant des fortifications hellénistiques se dresse un avant‑mur en ligne brisée, reconstruit vers le Ve siècle. La voie dallée visible reflète son dernier état d’usage au Bas‑Empire, vers le IVe siècle : elle est composée de grandes dalles en pierre de Cassis, très résistantes au trafic lourd, dont les profondes stries évitaient le glissement des roues et dont les trous centraux servaient à la manutention ; des trottoirs bordent la chaussée. À l’est du jardin, près de la galerie du Centre Bourse, se trouve un grand bassin carré daté du début du IIe siècle, d’environ 15 mètres de côté et proche de 500 m³, construit en pierres bien appareillées sur cinq assises ; son fond était jointoyé à la poix pour l’étanchéité et il était alimenté par une canalisation captant une source, reconnue sur plus de 100 m vers le nord et protégée par dalles de Cassis. Ce bassin, destiné à l’approvisionnement en eau des bateaux, présente sur son parement interne occidental des points d’ancrage et une cavité dans le pavage correspondant à une roue d’un diamètre estimé à 3 m, destinée à curer les alluvions ; une seconde roue devait probablement assurer la remontée de l’eau.

Deux terrasses funéraires rectangulaires ont été reconnues au nord de la voie d’Italie, chacune d’environ 100 m² ; l’enclos le plus septentrional fut détruit en 1973 pour la construction du Centre Bourse. L’enclos conservé est décoré d’une alternance de métopes et de triglyphes reposant sur une plinthe ; son centre abrite un socle carré en grand appareil de calcaire blanc, peut‑être la base d’un autel ou d’une statue. Ces terrasses, construites au début du IVe siècle av. J.‑C., ont livré exclusivement des incinérations — dix‑neuf pour l’enclos nord et six pour le monument à triglyphes — pratiquées sur place, les restes étant recueillis dans des urnes en plomb, céramique ou bronze, puis placés dans des caissons de pierre aménagés dans des fosses ; la majorité des tombes est datée du courant du IVe siècle av. J.‑C., à l’exception d’une incinération attribuée au IIIe siècle av. J.‑C. et qualifiée d’accidentelle. Ces terrasses furent définitivement abandonnées au début du IIe siècle av. J.‑C. et recouvertes de remblais.

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