Période
1ère moitié XXe siècle
Patrimoine classé
Ensemble, avec ses bâtiments, fabriques, grottes et rocailles, statuaire, fontaine et pièces d'eau, à savoir : 1/ Bâtiments : maison du jardinier (actuellement maison du gardien) , aquarium sur préau précédé au même niveau d'une terrasse à piliers, bibliothèque, salle de cinéma, tour belvédère avec son ascenseur inachevé, garage surmonté d'une terrasse bordée de piliers ; 2/ Fabriques, grottes, rocailles : portail monumental, rotonde de Cervantès, colonnade et banc courbe devant miroir d'eau, pergola en béton, piliers, vases, bancs revêtus de céramique disposés autour de la maison principale, grande pergola ronde en acier recouvrant un grand escalier au centre de la propriété ; 3/ Statuaire, sculpture : monument à V. Blasco Ibanez par Léopold Bernstramm, socles des bustes ; 4/ Fontaines, pièces d'eau : bassin à jets d'eau de la rotonde de Cervantès, bassin ovale près de la maison, quatre bassins ronds à jets d'eau devant la maison, bassin le long de la bibliothèque, fontaine dans la nichede l'escalier est, fontaine à colonnes à l'entrée du cinéma (cad. AT 166) : classement par arrêté du 21 août 1990
Origine et histoire de la Fontana Rosa
Fontana Rosa, également appelée Jardin des Romanciers ou El Jardín de los Novelistas, est un jardin de style Belle Époque situé avenue Blasco-Ibáñez, au cœur du quartier de Garavan à Menton (Alpes-Maritimes). La propriété comprenait la Villa Emilia, construite à la fin du XIXe siècle ; elle fut achetée en 1922 par l’écrivain et scénariste Vicente Blasco Ibáñez qui, entre cette date et sa mort en 1928, aménagea un jardin littéraire en hommage à ses romanciers favoris. C’est à Fontana Rosa qu’il rédigea notamment Mare Nostrum. Les sculptures du jardin sont de Léopold Bernstamm et le décor céramique est attribué à Donadini/Donadoni et à l’entreprise Saïssi de Menton. Après avoir été léguée au fils de l’écrivain, la propriété fut saccagée en 1939, abandonnée pendant une trentaine d’années puis cédée à la ville de Menton en 1970 ; une grande partie du jardin fut lotie en 1974 et la villa démolie en 1985. L’ensemble a fait l’objet d’une réhabilitation progressive depuis 1985 et les éléments céramiques ont fait l’objet d’une restauration à partir de 1993. Les premières reconstitutions ont été réalisées par le céramiste Jean Pierre Gaffarelli (carreaux à motifs d’oranges et citrons, roses, carreaux en relief, bancs sculptés en terre cuite à têtes de lions), puis la suite des travaux a été confiée au céramiste Stéphane Montalto, auteur notamment de balustres en terre cuite, de coupes de style Médicis, de carreaux émaillés et de jarres décoratives. Les carreaux multicolores, importés d’Espagne et complétés par des fabrications locales, ont beaucoup souffert des intempéries et certains tons sont difficiles à retrouver en raison de l’interdiction de certains oxydes auparavant utilisés. Le jardin, d’inspiration andalouse et arabo-persane, évoque les patios de Séville et le parc de Maria Luisa : bassins et jets d’eau rappellent la fraîcheur des patios, tandis que pergolas couvertes de rosiers, tonnelles de glycines et plantations (ficus, palmiers, bananiers, Araucaria heterophylla, figuiers, cyprès, rosiers grimpants) composent son écrin végétal. L’architecture du parc associe plusieurs édifices richement revêtus de céramiques polychromes illustrant des thèmes chers à l’écrivain (poissons, fruits, fleurs) : une villa surélevée abritant la bibliothèque et la salle de cinéma privées, une villa basse désignée comme Villa Emilia, un aquarium sur préau précédé d’une terrasse à piliers, colonnades et bancs courbes, ainsi qu’une grande pergola ronde en acier couvrant l’escalier central. La salle de cinéma, conçue comme un belvédère rectangulaire dominant le jardin, pouvait accueillir près de 130 personnes ; sa charpente et sa toiture ont été restaurées lors des travaux récents. Le jardin compte de nombreuses fontaines et bassins (un bassin ovale près de la maison, quatre bassins ronds à jets devant la maison, un bassin le long de la bibliothèque, une fontaine dans une niche d’escalier et une fontaine à colonnes à l’entrée du cinéma) ainsi qu’un hémicycle dit « Rotonde de Cervantès » orné de cent illustrations de Don Quichotte et une tour-belvédère « pour voir la mer » dotée d’un ascenseur inachevé. La visite du site se fait uniquement avec le service du patrimoine. L’ensemble des bâtiments du Jardin des Romanciers a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 août 1990 et le jardin a reçu le label Patrimoine du XXe siècle le 1er mars 2001.