L'Harmas de Jean-Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat dans le Vaucluse

Patrimoine classé Musée Maison classée MH

L'Harmas de Jean-Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat

  • Route d'Orange
  • 84830 Sérignan-du-Comtat
Crédit photo : Agence Rol Descriptionfrançais English: photo ag - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

L'harmas, y compris le jardin, le portail d'entrée et les murs de clôture (cad. G 11, 12) : classement par arrêté du 26 janvier 1998

Origine et histoire de l'Harmas de Jean-Henri Fabre

L'Harmas, du provençal harme signifiant terrain en friche, a été acheté par le naturaliste Jean‑Henri Fabre en 1879 ; la maison, construite en 1842 pour le général de brigade César Hilarion de Dianoux, s'accompagne d'un jardin clos de murs. Fabre y vécut jusqu'à sa mort en 1915 et y rédigea la quasi-totalité de ses Souvenirs entomologiques ; le lieu est aujourd'hui un musée et un jardin botanique dédié à son œuvre, situé à Sérignan‑du‑Comtat et rattaché au Muséum national d'histoire naturelle. Grâce aux revenus de la vente de ses livres, il acquit la propriété en mars 1879, la baptisa « harmas » et en fit un laboratoire vivant pour l'observation des insectes. Des personnalités telles que Raymond Poincaré, venu en 1913 rendre hommage à Fabre, et Louis Pasteur, qui le consulta pour des questions liées au ver à soie, l'ont fréquenté. Après la mort de Fabre, le Muséum devint propriétaire en 1922 grâce à l'intervention du docteur Legros, et le domaine a été restauré puis rouvert au public en 2006 ; il a été classé Monument historique en 1998 et a reçu le label « Maison des Illustres » en 2011. Fabre aménagea son laboratoire dans l'aile gauche, construite en 1880, et conserva le reste du bâtiment comme logement familial. Le cabinet de travail, dédié à l'étude, à l'observation et à l'écriture, conserve la petite table mobile qu'il utilisait, sans électricité à l'époque, et dont le tiroir était systématiquement orienté à l'envers. L'herbier rassemble des plantes à fleurs de la France méridionale et de Corse ainsi que de nombreuses cryptogames — mousses, algues et champignons, souvent microscopiques — et les aquarelles de champignons de Fabre sont conservées à la bibliothèque centrale du Muséum à Paris. Des photographies anciennes (1914) documentent la maison, l'entrée, la table de travail, la salle à manger, la façade et les vues sur les jardins. La salle à manger, typique du XIXe siècle, a été restaurée (plancher, plafond, murs et rideaux) afin de préserver le cadre de vie de l'époque. Environ 1 300 objets inventoriés se trouvent principalement dans le cabinet de travail ; de grandes vitrines abritent herbiers, publications et collections naturalistes, et la cheminée porte un globe offert par l'éditeur Charles Delagrave ainsi qu'une pendule offerte par les jeunes filles de l'institution Saint Martial d'Avignon. Attenante au cabinet et exposée au midi, une petite serre froide construite en 1880 protège des plantes gélives, une collection de pélargoniums et quelques espèces exotiques en hiver. Les jardins comprennent plusieurs allées, un bassin, un potager, une fontaine, un lavoir, environ vingt arbres historiques et plus de 500 espèces végétales ; ils associent une partie fleurie et une zone arborée, et conservent des plantations réalisées par Fabre et ses successeurs. Des parcelles laissées en friche servent de zones de régénération de la biodiversité où poussent cistes, lavandes, chardons, ronces, chélidoines, diplotaxis et centaurées, et une variété de tulipe autrefois considérée comme disparue a été retrouvée. On y trouve également des bambous, des fleurs de grenadier, Physalis alkekengi, rosiers et chèvrefeuille, et la propriété rassemble la plupart des essences d'arbres de Provence. Selon le Guide des ressources documentaires Provence‑Alpes‑Côte d'Azur, le fonds documentaire comprend des manuscrits non administratifs postérieurs à 1790 (correspondance, manuscrits scientifiques, herbiers, notes d'observation), environ 300 imprimés dont près de 100 volumes des œuvres complètes de Fabre, deux thèses, quelque 300 périodiques, un fonds photographique d'environ 300 documents et 594 diapositives des aquarelles de champignons. S'y ajoutent des fonds musicaux (une dizaine de documents, dont trois partitions manuscrites de Fabre), gravures et dessins, près de 600 aquarelles de champignons peintes par Fabre, environ 300 monnaies, médailles et objets antiques, ainsi que des collections d'objets et de tableaux couvrant l'entomologie, la botanique, la zoologie, la géologie et l'archéologie ; le jardin‑parc est conservé et entretenu selon la conception originelle de Fabre.

Liens externes