Origine et histoire de La redoute
La redoute de Bortuste fait partie d’un réseau de fortifications élevées le long de la frontière franco-espagnole durant les conflits de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Ces ouvrages, construits ou aménagés lors des campagnes de 1793-1794 puis réutilisés au cours des guerres napoléoniennes, visaient à surveiller et défendre les cols et les crêtes du massif de la Rhune. Urrugne fut le théâtre d’affrontements particulièrement violents à la fin du XVIIIe siècle et subit de nouveaux dommages lors des campagnes de 1813, lorsque l’avancée des armées alliées contraignit la population à fuir. Les redoutes, dont Bortuste, ont servi de refuges pour l’infanterie et de points d’observation sur les vallées de la Bidassoa et de la Nivelle ; elles étaient en général perchées sur des mamelons ou des arêtes pour optimiser le tir et la surveillance. Construites selon des plans variés — étoiles bastionnées, quadrilatères, pentagones ou formes ovoïdes —, ces petites fortifications combinaient parapets, fossés et tranchées, et offraient une protection limitée aux défenseurs tout en réduisant leur capacité de contre-attaque. Certaines accueillaient des pièces d’artillerie, souvent exposées en raison des fortes pentes. Au XXe siècle, de nombreuses redoutes ont été détruites ou ensevelies par l’urbanisation, mais la redoute de Bortuste reste repérable, bien que fréquemment envahie par la végétation. Elle témoigne avec les redoutes de Louis XIV, de la Bayonnette et des Émigrés de l’histoire frontalière d’Urrugne. Des croquis de Francis Gaudeul ont permis de restituer la structure de ces ouvrages. La redoute de Bortuste est protégée au titre des monuments historiques depuis 1992.