Origine et histoire du Lavoir
Le lavoir de l'Ayrolle, situé à Millau (Aveyron), a été édifié en 1749 sur les plans du sieur Ramond, ingénieur ordinaire du roi. Sa structure comprend un bassin supérieur qui alimente deux bassins inférieurs, l’ensemble formant un fer à cheval bordé d’arcatures. La façade d’entrée, orientée vers la rue, se compose d’un portique d’ordre toscan à trois arcades, surmonté d’un fronton et d’une balustrade. Construit en bordure du nouveau boulevard, il a été implanté lors du démontage des fortifications médiévales, dont certaines pierres ont été réutilisées pour les travaux ; les pierres de taille en grès proviennent de la carrière de Graujal, hors de la ville. La charpente et la couverture en tuiles d’origine menaçaient ruine en 1772 et la toiture fut abattue en 1773. La construction avait été décidée après un arrêt du Conseil du Roi de février 1749 et lancée en avril de la même année : les consuls et le juge bailli Jean‑François de Bonald, à la suite de la proposition de l’intendant Charles Lescalopier, furent chargés de la réalisation. Durant la Révolution, le 3 pluviôse an II (1794), les inscriptions royales de l’entablement furent martelées, sans autres dégâts signalés. En 1866, l’architecte municipal M. Sahuc proposa une grille et un portail en fer pour en délimiter l’accès ; le portail fut ensuite supprimé et la grille remplacée par celle provenant du monument commémoratif de la guerre de 1870‑71 de Denys Puech, déplacé après la Première Guerre mondiale. En 1891 la municipalité fit couvrir un tiers du lavoir — la partie cintrée, occupée par les lavandières et abritant la prise d’alimentation — par une galerie circulaire d’environ trois mètres de hauteur, couverte en tôle galvanisée ondulée avec lambrequin ajouré, portée par des colonnes en fonte ; ces travaux furent réceptionnés en 1894. Progressivement alimentées par le réseau d’eau potable, les habitations se détournèrent du lavoir, qui fut délaissé. L’édifice a été classé au titre des monuments historiques en janvier 1931, en même temps que le Pont Vieux. En 1952 la Ville remplaça l’édicule métallique par une construction à ossature de bois couverte de tuiles et envisagea alors la réfection de l’égout desservant le lavoir ainsi que la transformation des bassins latéraux. Le lavoir reste subdivisé en trois parties : la portion cintrée encadrée par deux bassins droits, ces derniers étant actuellement engazonnés.