Origine et histoire du bâtiment aux Lions
Le bâtiment aux Lions, appelé aussi levée de Pontaniou, a été conçu par Jean Bernard Tarbé de Vauxclairs et construit entre 1807 et 1809 par Jean‑Nicolas Trouille. Il forme un pont-digue à quatre niveaux, long de 58 m, large de 10,5 m et haut de 20 m, qui renforce la clôture de l'arsenal au fond de l'anse de Pontaniou et soutient la chaussée aujourd'hui nommée rue de Pontaniou. Sous cette chaussée, un corps de bâtiment voûté abritait des magasins et des ateliers logistiques ; il servait notamment à entreposer le matériel de calfatage — brai, goudron, résines, soufre — et à recevoir bureaux et ateliers. L'ouvrage commande l'accès à l'arsenal depuis le quartier de Recouvrance et la prison maritime de Pontaniou (la Madeleine), et permettait la communication entre les plateaux de Pontaniou et des Capucins grâce à une digue-pont et à une rampe dite « berlinoise ». Il doit son nom aux dix gargouilles en forme de têtes de lion qui ornent sa façade tournée vers la Penfeld. Le bâtiment figure sur le plan-relief de Brest réalisé au début du XIXe siècle et a peu été modifié depuis sa construction. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il a accueilli un atelier de menuiserie de l'arsenal. De 1932 à 1961, le premier étage et le terrain de la Madeleine abritèrent le restaurant coopératif de la Société Avenir des travailleurs, surnommé « La gueule d'or » en référence aux gargouilles dorées. Pour l'accueil du public lors des manifestations nautiques Brest 2000, le service des Travaux maritimes fit une première réhabilitation, financée à hauteur de 500 000 francs. En 2007, une étude préalable à la restauration a été réalisée à la demande du ministère de la Défense par l’architecte en chef des Monuments historiques Marie‑Suzanne de Ponthaud. Le bâtiment aux Lions a été inscrit aux monuments historiques en 2009 puis classé en totalité en 2011, protection qui comprend les murs, la rampe et l'escalier le reliant aux plateaux voisins. Une restauration cofinancée par les ministères de la Culture et de la Défense a été menée entre 2015 et la fin de 2022, dont l’un des principaux objectifs était d’assurer l’étanchéité de la terrasse portant la rue de Pontaniou. Aujourd’hui, le bâtiment est désaffecté depuis une trentaine d’années.