Léproserie de la Bajasse à Vieille-Brioude en Haute-Loire

Léproserie de la Bajasse

  • 43100 Vieille-Brioude
Léproserie de la Bajasse
Léproserie de la Bajasse
Crédit photo : Robin Chubret - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'église de la léproserie, en totalité (cad. C 1477) : inscription par arrêté du 14 juin 2002

Origine et histoire

La léproserie de la Bajasse se situe à Vieille-Brioude, au lieu-dit La Bajasse (parfois orthographié Bageasse). Seule l'église du prieuré Saint-Jean subsiste ; elle a conservé sa structure et des éléments sculptés du début de l'époque gothique. L'ensemble est implanté près du confluent de la Senouire et de l'Allier. À l'époque de sa prospérité, la léproserie était desservie par un pont sur chacune de ces rivières. Le pont du Colombier d'Anis sur l'Allier a disparu lors d'une crue, tandis que le pont sur la Senouire, construit au XVe siècle, subsistait encore au XXIe siècle et permet d'atteindre le bourg voisin de Fontannes. La fondation de la léproserie remonte à environ 1150 et est attribuée au chanoine Odilon de Chambon. Un prieuré et une église lui furent adjoints dans les années suivantes et la maison reçut rapidement de nombreuses donations. Elle se développa particulièrement au XIVe siècle, accueillant non seulement des lépreux mais aussi des pèlerins. À cette époque, la maladrerie passa du diocèse de Clermont à celui de Saint-Flour et, en 1326, la léproserie fut réunie au prieuré. Au XVIIIe siècle, la régression de la lèpre entraîna le rattachement des léproseries aux hôpitaux voisins ; l'Hôtel-Dieu de Brioude prit alors possession de la Bajasse et s'empara des ornements et des cloches de l'église. Les bâtiments furent progressivement abandonnés et menacèrent ruine, ce qui suscita un long conflit juridique entre les prieurs et l'Hôtel-Dieu. À la suite d'une demande pontificale de Benoît XIV en 1753 et d'une décision du Parlement de Paris, la suppression du prieuré fut effective en 1756. Durant la Révolution, les biens du prieuré ne furent pas vendus parce qu'ils appartenaient à l'Hôtel-Dieu, propriété communale. En 1860, l'ensemble fut vendu et transformé en ferme ; l'église servit alors d'étable. Un entrepreneur acquit par la suite les lieux et entreprit la restauration de l'église et des constructions subsistantes. En 2014, de nouveaux propriétaires aménagèrent l'ancienne église en restaurant. L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 14 juin 2002. Les principales études consacrées au site sont celles de l'abbé Édouard Peyron, de l'abbé Régis Cregut et d'Yves Soulingeas ; pour compléter la documentation, on peut consulter la liste des monuments historiques de la Haute-Loire et les portails départemental et national consacrés aux monuments historiques.

Liens externes