Léproserie Saint-Lazare de Gisors dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine rural Maladrerie ou léproserie

Léproserie Saint-Lazare de Gisors

  • 18-22 Rue de Rouen
  • 27140 Gisors
Léproserie Saint-Lazare de Gisors
Léproserie Saint-Lazare de Gisors
Léproserie Saint-Lazare de Gisors
Léproserie Saint-Lazare de Gisors
Léproserie Saint-Lazare de Gisors
Crédit photo : Davitof - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle, y compris la parcelle de terrain AB 112 qui l'entoure (cad. AB 91, 112) : classement par arrêté du 16 octobre 1992

Origine et histoire de la Léproserie Saint-Lazare

L'ancienne léproserie Saint-Lazare, située à l'ouest de l'agglomération de Gisors, dans le Vexin normand (Eure), ne conserve aujourd'hui que la chapelle Saint‑Luc, classée au titre des Monuments historiques par arrêté du 16 octobre 1992, et un corps de ferme privé en vis‑à‑vis. Fondée en 1210 par Jean de Gisors sous le nom de léproserie Notre‑Dame et Saint‑Lazare, elle s'est installée près d'une chapelle de pèlerinage dédiée à saint Luc, patron des médecins ; le patronage de Saint‑Lazare rappelle la vocation initiale à l'accueil des lépreux. La chapelle est mentionnée dès 1210 mais ses baies de type roman suggèrent une origine plus ancienne ; l'édifice a fait l'objet de remaniements aux XVe et XVIIe siècles. Un colombier du début du XIIe siècle est signalé mais détruit, et des bâtiments de la léproserie datent du XVIIe siècle. Au fil du temps, la léproserie a suivi l'évolution générale de ces établissements : alors que la lèpre décline, sa gestion est confiée au milieu du XVe siècle à un bourgeois de Gisors dont le loyer sert à secourir les nécessiteux ; l'ensemble est transformé en Bureau des Pauvres au milieu du XVIIIe siècle et la chapelle sert de grange à partir de la Révolution. La ville de Gisors a acquis la chapelle en 1967 pour un franc symbolique, puis a engagé une campagne de sauvegarde après un état de délabrement avancé au début des années 1990. La protection au titre des Monuments historiques a été suivie en 1996 de travaux de réhabilitation comprenant le remplacement d'éléments en bois, le démontage de la charpente, la reprise d'une partie en pans de bois et la restauration des peintures murales et des sculptures de la porte. Trois campagnes de fouilles ont évalué le potentiel archéologique du site : en 1996, elles ont mis au jour un cimetière autour et dans la chapelle ainsi que du mobilier céramique daté de la seconde moitié du XVe et du début du XVIe siècle ; en 2012, des sondages extérieurs ont révélé tuiles, carreaux de pavement et ossements humains ; en 2013, des sondages intérieurs menés par l'INRAP ont creusé environ 10 % de la surface dans le chœur et la nef et mis au jour neuf sépultures alignées sur l'axe central, dont une du chœur en coffrage de bois très bien conservé, tandis que les inhumations de la nef se répartissent sur plusieurs niveaux correspondant à deux périodes distinctes, médiévale et moderne. La chapelle Saint‑Luc, d'une superficie totale de 110 m², présente un plan simple : une nef rectangulaire en moellons de calcaire et un chevet en pans de bois ; l'extérieur est dépourvu d'ornementation, si ce n'est une porte en arc en plein cintre au décor roman surmontée d'une niche abritant une statuette de saint Luc et deux petites fenêtres rectangulaires hautes dans le mur sud du chevet. L'intérieur, entièrement charpenté, conserve un décor en chevrons caractéristique de l'art roman normand. À la fin des années 1990, à l'initiative du maire Marcel Larmanou, l'artiste Miodrag Djuric dit Dado a réalisé une oeuvre peinte monumentale à l'intérieur de la chapelle, exemple rare de commande contemporaine pour un édifice. La chapelle et la parcelle qui l'entoure restent protégées au titre des Monuments historiques.

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