Origine et histoire des colonnes rostrales
Les deux colonnes rostrales, hautes de vingt-et-un mètres, s'élèvent à l'extrémité de l'esplanade des Quinconces, côté Garonne. Édifiées à la fin des années 1820 par l'architecte Pierre-Alexandre Poitevin (parfois nommé Alexandre Poitevin), elles s'inscrivent dans un vocabulaire néo-classique dédié aux activités maritimes et commerciales. Le fût porte, au tiers inférieur, quatre proues de galères prolongées de rostres composés de deux faisceaux de trois glaives, motif qui renvoie à la domination des mers et rappelle la victoire des flottes romaines sur Carthage. Ces proues sont accompagnées en relief de symboles de la marine et du commerce, finement sculptés par l'ornemaniste Florent Bonino. Le chapiteau supporte un édicule circulaire coiffé d'une coupole et couronné par deux statues allégoriques, œuvres du peintre et sculpteur Monsau : le Commerce, associé à Mercure, et la Navigation, figure féminine tenant une rame. Ces statues, initialement en terre cuite, ont été remplacées par des copies en fonte. Poitevin a repris pour le décor des fûts les motifs de proues et d'ancres du modèle conservé au musée du Capitole, en y ajoutant le caducée de Mercure et l'étoile-guide du marin. Ces colonnes ponctuent l'axe de l'esplanade et affirment le lien de Bordeaux avec la mer et le commerce.