Origine et histoire du Lion de Belfort
Le Lion de Belfort est une sculpture en haut-relief d'Auguste Bartholdi, installée au pied de la falaise de la citadelle de Belfort. Elle commémore la résistance de la ville assiégée par les Prussiens pendant la guerre franco-allemande de 1870. L'œuvre représente un lion couché, la patte posée sur une flèche qu'il vient d'arrêter, symbolisant l'énergie de la défense plutôt qu'une victoire. Réalisée en blocs de grès rose de Pérouse sculptés individuellement puis assemblés contre la paroi calcaire de la falaise, la statue repose sur un piédestal en rocaillage. Longue de 19,06 m et haute de 10,56 m, elle est la plus grande statue de pierre de France. À la suite de protestations allemandes, Bartholdi a tourné la tête du lion vers l'ouest, tandis que la flèche entre ses pattes reste dirigée vers la frontière allemande. Le monument évoque la résistance menée par le colonel Denfert-Rochereau durant le siège de Belfort. Le projet a été lancé par le conseil municipal le 5 décembre 1871 et Bartholdi, sollicité en 1872, a travaillé pendant cinq ans à des études préparatoires, notamment au jardin des plantes de Paris. Influencé par son maître Jean-Léon Gérôme et par des œuvres comme le Lion de Lucerne, il a inscrit son lion dans le paysage urbain. Les travaux de terrassement ont commencé en 1875 et la dernière pierre a été posée en septembre 1879. En raison d'un différend sur l'utilisation d'un reliquat de la souscription, il n'y eut pas d'inauguration officielle à l'achèvement; Bartholdi organisa néanmoins en 1880 une illumination par des feux de Bengale. La dédicace « Aux défenseurs de Belfort 1870 – 1871 » fut gravée sur le socle grâce aux fonds recueillis par la section de Belfort du Club Alpin Français, alimentés par un droit d'accès mis en place en 1890. L'image du lion a rapidement inspiré poètes, chansonniers et artistes, a servi de modèle et a été largement reproduite sur cartes postales, objets publicitaires et œuvres d'art. Face à la prolifération des reproductions, Bartholdi intente des procès à partir de 1898 et obtient gain de cause. Très vite devenu emblème de la ville, le Lion a été classé monument historique le 20 avril 1931. Des répliques existent à Paris, place Denfert-Rochereau, et à Montréal, au square Dorchester. Le monument a fait l'objet d'inaugurations publiques plus tardives : pour son centenaire en 1981, puis le 18 septembre 2011 lors des journées du patrimoine, cérémonie présidée par le maire Étienne Butzbach et rassemblant 45 000 visiteurs. En 2011 Belfort célébrait aussi les anniversaires liés à la construction du Lion et à la fin du siège. La sculpture a été nettoyée entre avril et mai 2019 pour lui rendre sa couleur d'origine. Une légende affirme que Bartholdi se serait suicidé pour avoir oublié la langue du lion ; lors de la restauration de 2019 il a été constaté que la statue possède bien une langue, et Bartholdi est mort de la tuberculose.